Résumé de la 24e partie n Creighton va tenter de tuer Alvirah, tout en faisant croire à un accident. C'est ainsi qu'elle a l'impression d'être poussée en avant. Sa tempe heurte le foyer de pierre et elle s'évanouit... Cynthia attendit. Lillian n'avait encore rien reconnu. Parviendrait-elle à faire avouer à Ned Creighton qu'il était complice ? Elle avait l'impression d'être un funambule sur un fil glissant, avançant pas à pas au-dessus d'un précipice. Si elle tombait, le reste de sa vie ne vaudrait pas la peine d'être vécu. Creighton entrait dans la pièce à la suite de Lillian. «Bonsoir, Cynthia.» Un hochement de tête impersonnel, sans animosité. Il approcha une chaise du bureau où Lillian avait étalé des documents. «Je m'apprêtais à donner à Cynthia une idée du montant de la succession une fois déduits les impôts, dit Lillian à Creighton. Puis nous évaluerons sa part. — Ne déduis pas la somme que tu as payée à Ned sur la part qui me revenait légalement», dit Cynthia. Elle vit le regard furieux que lança Ned à Lillian. «Oh, je vous en prie, dit-elle sèchement, que tout soit cIair entre nous trois.» Lillian répliqua froidement : «Je t'ai dit que je voulais te donner ta part de l'héritage. Je sais que mon père pouvait pousser les gens à bout. Je le fais parce que j'ai pitié de toi. A présent, examinons les chiffres.» Pendant les quinze minutes suivantes, Lillian sortit les bilans. «En tenant compte des impôts, puis des intérêts sur le capital restant, ta part devrait aujourd'hui se monter à cinq millions de dollars. — Plus cette maison», l'interrompit Cynthia. Elle s'aperçut soudain que Ned et Cynthia semblaient de plus en plus détendus à mesure que le temps passait. lIs souriaient. «Oh, pas la maison, protesta Lillian. Les gens jaseraient. Nous la ferons estimer et je t'en remettrai le prix. N'oublie pas que je me montre très généreuse, Cynthia. Mon père jouait avec la vie des gens. Il était cruel. Si tu ne l'avais pas assassiné, quelqu'un d'autre l'aurait fait. C'est pourquoi j'agis ainsi. — Tu agis ainsi parce que tu ne veux pas te retrouver devant un tribunal et prendre le risque d'être accusée de meurtre, voilà pourquoi.» Oh, Seigneur, pensa Cynthia, c'est sans espoir. Si je ne parviens pas à lui faire avouer, tout est fini. Demain, ils pourront démasquer Alvirah. «Tu peux garder la maison, dit-elle. Je ne demande rien en échange. Donne-moi seulement la satisfaction d'entendre la vérité. Avoue que je n'ai rien à voir avec le meurtre de ton père.» Lillian jeta un coup d'œil à Ned, puis à la pendule. «Je crois, maintenant, que nous pourrions honorer cette requête.» Elle se mit à rire. «Cynthia, je suis comme mon père, j'aime jouer avec les gens. Mon père m'a effectivement téléphoné pour me prévenir de son intention de changer son testament. Je pouvais supporter de partager la moitié de l'héritage avec Dartmouth, mais pas avec toi. Il m'a annoncé ta venue et le reste fut un jeu d'enfant. Ma mère était une femme merveilleuse. Elle ne s'est pas fait prier pour témoigner que je me trouvais à New York avec elle ce soir-là. Ned ne refusa pas une confortable somme d'argent pour t'emmener faire un tour en bateau. Tu es intelligente, Cynthia. Plus intelligente que les types du bureau du procureur. Plus intelligente que ce crétin d'avocat qui t'a défendue.» (à suivre...)