Il trouve auprès d'elle la sécurité qui lui faisait défaut. Devant un parterre de journalistes, une conférence de presse a été organisée hier au Théâtre national Mahiedine-Bachtarzi et ce, pour présenter une nouvelle pièce de Hocine Taïleb, intitulée Ars El Mahroussa, réalisée par Abbas Mohamed Islam et dont la chorégraphie est conçue par Idami Nouara. Cette rencontre était animée par l'ensemble des comédiens et responsables de la coopérative artistique et culturelle «Silhouette» d'un côté et par Smaïl Yahou, chargé de la communication par intérim au TNA, de l'autre. Ce genre d'initiative constitue une tribune pour l'émergence de nouveaux talents, une opportunité à même de meubler la scène théâtrale en cette période qui devrait être étayée de communications et exposés. Ars El Mahroussa est inspirée de genres littéraires tels que les récits historiques, les légendes et mythologies, les contes populaires. Mais parmi les oeuvres dramatiques classiques, la tragédie est, sans conteste, le genre théâtral qui émeut le plus le public. Cette pièce relate l'une des plus célèbres histoires du genre, dont l'intrigue et les personnages sont connus de tous. Il s'agit de divergences ethniques de l'époque. Ars El Mahroussa est l'histoire d'un gouverneur de l'époque ottomane qui veut marier son fils. Mais ce dernier n'approuve pas cette décision. Comment pouvait-il épouser une inconnue? Un mariage forcé? Cette tradition archaïque, le prétendant l'a rejetée. Le jour de la cérémonie de son mariage, il fait la connaissance d'une domestique, par l'intermédiaire d'un ami. Il cherche les raisons de cet amour l'un pour l'autre. Son altérité, justement, l'impressionnait. Avec elle, il était ailleurs, en un lieu étranger, étranger à lui-même. Il trouve auprès d'elle la sécurité qui lui faisait défaut.Elle aussi, sans doute, porteuse comme lui d'une blessure originelle. Mais un malheur ne vient jamais seul, car l'ami en question n'est autre que le fils du procureur. Il ne veut qu'amadouer le fils du gouverneur et exploiter cette fille et cette opportunité pour mettre fin au règne du père de son ami. A toute chose malheur est bon, car les masques sont tombés au moment opportun. On se dit que, sous ces auspices-là, ils auront rayé d'emblée l'option mariage. Oui, il reconnaît qu'il était contre cette pratique par principe et idéologie. Pour apaiser sa conscience de l'aspect lugubre et dégradant de la société de l'époque, le gouverneur est venu faire la demande en mariage d'El Mahroussa pour son fils. Tout le monde semblait se réjouir. Ars El Mahroussa nous propose un bouquet de titres, de beaux tableaux de notre intarissable patrimoine culturel, mais aussi toute la finesse d'un parler algérien à cent pour cent, avec un mode musical lié à une sorte de nostalgie et de tristesse, mais associé à un ensemble d'expressions plus complexes qui varient considérablement selon la couleur, l'ambiance ou l'état d'esprit. Il termine, bien sûr, avec une certaine énergie, de la joie et de l'allégresse. C'est pourquoi ce programme consiste à renforcer les capacités locales et à encourager les jeunes talents, grâce à de nouveaux partenariats, à la formation et au renforcement de la solidarité nationale sous toutes ses formes.