Résumé de la 19e partie n C'est bien Jean Chastel qui semble avoir débarrassé le Gévaudan de la bête. Deux siècles après, la bête continue à alimenter les polémiques. La bête, qui a tant effrayé le Gévaudan et qui a causé d'horribles massacres, est sans doute un canidé. Tous ceux qui l'ont décrite, on décrit un gigantesque loup. Le rapport du notaire Marin, rédigé peu après que la bête a été tuée, laisse même supposer que la bête est peut-être un hybride de chien et de loup. En 1819, on pouvait lire dans un ouvrage publié sur les curiosités des bêtes de la ménagerie et du cabinet d'Histoire Naturelle, ce curieux passage : «La hyène barrée d'Orient est ce féroce indomptable animal étrange dans la classe du loup cervier. Il habite et parcourt les tombeaux pour en arracher les cadavres sur son dos, barrée comme le tigre royal ; celle-ci est de la même espèce que celle que l'ont voit au cabinet d'Histoire Naturelle, et qui a dévoré, dans le Gévaudan, une grande quantité de personnes.» Mais les rapports et les témoignages montrent qu'il ne s'agit pas d'une hyène barrée mais, comme on l'a dit, d'un loup ou d'un croisé de loup et de chien. La bête a surtout montré son invulnérabilité puisque, à plusieurs reprises, elle s'écroule, avant de se relever et de disparaître, pour redevenir encore plus carnassière. La bête s'est montrée d'une grande vélocité : on l'a aperçue à un endroit et, en un laps de temps très court, on l'a aperçue à des endroits très éloignés. La bête bénéficie-t-elle du don d'ubiquité ? Certains auteurs ont laissé croire que les meurtres, du moins la plupart d'entre eux, ont pu être causés par des hommes, des psychotiques qui profitaient du climat général de panique pour commettre leurs meurtres. D'ailleurs, certains massacres comportent des mises en scène étranges : ainsi, des vêtements sont parfois disposés près du cadavre, souvent aussi des parties du corps des victimes sont emportées. Mais d'une façon générale, la plupart des personnes ayant échappé à la bête disent qu'elle est un loup ou une bête qui se rapproche du loup… On a parlé aussi non pas d'un loup mais de plusieurs loups, une bête se singularisant par sa taille gigantesque et sa cruauté. On a douté que François Antoine ait réellement tué la bête. Certains auteurs ont pensé que le chef des arquebusiers du roi avait emmené un loup du zoo de Vincennes ou de la ménagerie du Jardin des Plantes. Or, ces assertions sont fausses, puisque le zoo de Vincennes n'a été fondé qu'après l'exposition coloniale de 1931, quant au Jardin des Plantes, il a été créé après la Révolution française. De toute façon, des témoignages rapportent que Antoine a bien tué une bête dans la Gévaudan. On a douté aussi de la bête tuée par Jean Chastel. C'est bien un loup ou un canidé, mais on pense que c'est une bête apprivoisée à laquelle on avait appris à tuer. C'est à une mise en scène que Chastel s'est prêté, en faisant bénir sa balle par les prêtres : il aura suffi d'un coup pour que la bête s'écroule, raide morte. La Bête du Gévaudan fait partie, aujourd'hui, du folklore. Plusieurs sculptures de la bête existe et un musée restitue, par des personnages en plâtre et des effets sonores, l'atmosphère de terreur qui a régné dans la région entre 1764 et 1767.