Nids-de-poule, crevasses, manque de signalisation : l'état de nos routes est plus que déplorable. La sonnette d'alarme a été maintes fois tirée et il semble que les pouvoirs publics vont s'atteler à remédier à la situation avec une enveloppe conséquente. «L'Algérie dispose d'un réseau routier enviable de par son linéaire, mais toutefois la question relative à l'entretien du réseau routier mérite une attention particulière puisque le retard qui a été enregistré durant les dernières décennies nous interpelle aujourd'hui pour mettre en place un programme d'envergure», constate, ce matin, Hocine Nassib, directeur des routes au ministère des Travaux publics. D'après l'invité de la Chaîne III, la question relative à l'entretien routier est au cœur de la stratégie du ministère des Travaux publics. «Nous avons mobilisé ces dernières années à la faveur du programme quinquennal, près de 300 milliards de dinars destinés à la mise à niveau des chemins de wilayas et des chemins communaux.» Ces derniers qui représentent 50% du réseau routier national, attirent particulièrement l'attention puisque, selon l'intervenant, «près de la moitié est à l'état de piste et le réseau revêtu se trouve dans une dégradation assez préoccupante». Cet état de fait a amené les pouvoirs publics à la faveur du premier programme de relance économique à partir de 2001, à élaborer un nouveau programme pour pouvoir mettre en place les moyens d'action pour entretenir convenablement ce réseau routier. Revenant sur l'importance accordée par le gouvernement à la mise à niveau des chemins communaux, M. Nassib dira : «Elle figure déjà dans la priorité du gouvernement au vu de l'enveloppe financière qui a déjà été mobilisée. Au niveau du programme quinquennal, environ 100 milliards de dinars ont été mobilisés.» Le ministère des Travaux publics n'est pas responsable de l'état de ces routes «au sens de la loi, l'entretien des chemins communaux est la responsabilité des collectivités locales. En tant que secteur des travaux publics nous apportons un appui technique aux communes dans la conduite de leurs programmes d'entretien», a encore dit M. Nassib. Par ailleurs, et en sus de l'entretien des routes, la mise à niveau du réseau routier national touche également la sécurité routière. «Nous avons dans ce programme mis au-devant la réalisation d'un grand programme de suppression de points noirs accidentogènes au nombre de 350. Et nous sommes en train de procéder à leurs suppressions en apportant des aménagements appropriés pour que les routes offrent plus de sécurité.» Dans la même optique, les dépendances et les équipements routiers sont également touchés par ce programme. «Nous avons engagé un programme de 86 000 panneaux de signalisation à travers le réseau et 75 000 km de marquage routier. Nous sommes en train de réaliser un programme de 650 km de glissière de sécurité», annonce le directeur des routes. A la faveur de ces projets additionnés aux grands projets structurants telle l'autoroute Est-Ouest, «la configuration du réseau routier en Algérie va connaître un bouleversement très profond».