Résumé de la 1re partie n Rémy transporte la jeune femme à l'hôpital et laisse l'ami de cette dernière – laissé pour mort – sur le lieu de l'accident et il donne l'alerte… L'infirmière de l'accueil regarde Rémy, et ne semble pas paniquée par l'accident. Pour elle, c'est son pain quotidien. Elle appuie sur un bouton qui doit mettre une sonnette en branle quelque part dans l'hôpital. Puis elle appelle à la rescousse dans l'interphone. Enfin elle revient à Rémy qui s'est assis sous le coup de l'émotion : — Alors, vous me dites un accident de moto au carrefour de la Grenière en arrivant de Saint-Julien ?... Deux infirmiers surgissent : — Il y a une blessée sur la banquette arrière de monsieur. Vous êtes garé où exactement ? — Juste devant les marches de l'entrée. Une Renault verte... Le moteur est en marche. Les deux infirmiers foncent avec un brancard à roulettes. Ils reviennent au bout de cinq minutes : — Monsieur, c'est bien la Renault verte qui est juste devant l'entrée ? Il n'y a personne sur la banquette arrière. Rémy se lève d'un bond : — Personne ? Elle ne doit pas être loin. Elle était si mal en point. Elle a dû sortir. Elle s'est peut-être évanouie dans un coin. Vous avez bien regardé autour de la voiture ? De toute manière, elle saignait tellement qu'il doit y avoir des traces sur le plaid qui recouvre ma banquette. Mais non, ni traces de sang ni personne, la motocycliste a vraiment disparu. On ne la retrouve nulle part. Rémy dit : — Elle n'est certainement pas repartie vers le lieu de l'accident. A cette heure de la nuit. Comment aurait-elle fait ? L'ambulance qui doit récupérer le jeune homme, est là, moteur en marche : — Monsieur, c'est vous qui avez été témoin de l'accident ? C'est à quel endroit exactement ? — Si vous me laissez garer ma voiture, je vous accompagne ! Rémy saute sur la banquette avant de l'ambulance et voilà l'équipe de secours qui s'élance. On arrive : c'est juste après le tournant. C'est une très grosse moto, vous ne pouvez pas la manquer. J'aurais dû jeter une couverture sur le jeune homme, mais j'étais si pressé d'amener la jeune femme à l'hôpital. C'est égal, je me demande où elle a pu se fourrer ? — Monsieur, vous êtes certain que c'est ici que vous avez vu la moto et son conducteur. On ne voit rien. Rémy est descendu de l'ambulance. Les secouristes aussi. Ils examinent l'herbe du bas-côté de la route. — On ne voit aucune trace. Vous avez dû vous tromper d'endroit ! — Mais pas du tout. Tenez, j'avais remarqué le panneau qui est à l'entrée du chemin. La ferme des Prémontrés. Il n'y en a certainement pas deux dans le coin... — En tout cas regardez vous-même. Aucune trace, rien dans le fossé, l'herbe est intacte. C'était quoi comme moto ? — Une grosse Harley-Davidson. Je ne suis pas spécialiste mais j'ai vu la marque. Et le conducteur était là, la moto lui écrasait la poitrine. C'est à n'y rien comprendre... — C'est bizarre, votre histoire me rappelle quelque chose... Bon, nous allons faire un petit tour dans le coin, au cas où. Mais nous ne pouvons pas nous attarder. S'il y avait vraiment un accident dans les environs et qu'on ait vraiment besoin de nous... Rémy n'aime pas la façon dont le chef des secouristes insiste sur le mot «vraiment». Est-ce qu'on le prendrait pour un fou... ou un ivrogne ? (à suivre...)