Résumé de la 2e partie n Après avoir constaté la disparition de la femme blessée de sa voiture, Rémy accompagne l'équipe de secours sur le lieu de l'accident. Là aussi, aucune trace... Le visiteur médical, un peu vexé, n'est pas au bout de ses peines. On lui demande de passer au poste de police pour faire une déposition. Qu'est-ce que cela veut dire exactement ? Est-ce qu'on irait jusqu'à lui chercher des noises ? Dans le genre «fausse déclaration ou déclaration d'accident fantaisiste» ? Le brigadier qui recueille et note soigneusement sa déposition se montre pourtant parfaitement aimable. Il inscrit les noms et adresse de Rémy et lui pose tout un tas de questions qui semblent soudain un peu ridicules : — Avez-vous noté le numéro d'immatriculation de la moto ? Les accidentés étaient-ils français ? Métropolitains ou d'outremer ? Leur taille, leur poids apparent ? La jeune femme avait-elle un accent ? Y avait-il des bagages sur la moto ? Quand Rémy parvient à rejoindre son lit, sa nuit est assez agitée. Il ne parvient pas à comprendre la soudaine disparition des deux jeunes gens blessés. Quelques jours plus tard, Rémy reçoit une convocation à l'hôtel de police du chef-lieu de département. Il est reçu par un officier qui lui dit : — Nous vous avons demandé de passer au sujet de l'accident que vous avez signalé le 27 octobre.Vous vous souvenez ? — Bien sûr que je me souviens. Vous croyez que je découvre des accidentés chaque fois que je fais ma tournée ? Vous avez une explication concernant ce mystère. Vous avez retrouvé la jeune femme ? Vous avez identifié le malheureux conducteur ? — Peut-être bien. Cela dépend de vous. Pensez-vous que vos pouviez reconnaître ces personnes sur des photographies ? Des photographies de l'accident s'entend ? — Des photographies de l'accident ? Alors, vous les avez retrouvés ! Vous voyez bien que je n'ai pas rêvé ! — Calmez-vous un peu, cher monsieur. Vous n'êtes peut-être pas au bout de vos surprises. Tenez, regardez ces clichés. A votre avis, est-ce I'accident que vous avez découvert au bord de la route ? Rémy examine les photos. Des documents noir et blanc éclairées violemment par un flash. La scène a été prise la nuit. — Ça a l'air d'être la moto en tout cas. Et je crois bien reconnaître la manière dont le jeune homme était coincé sous la moto. Et, ah oui, j'avais oublié ce détail. Il portait ce «bandana» autour du cou... Instinctivement, Rémy a retourné les clichés pour voir les inscriptions qui doivent figurer au dos : — Accident de la route, 27 octobre 1986. Lieu-dit «carrefour de la Grenière». Victimes : Jean Laurimont, né le 21 janvier 1960 et Yvette de La Merville, née le 14 juillet 1962. Décédés. Rémy dit : — Ah, il y a une petite erreur de frappe. C'est le 27 octobre 1992, pas le 27 octobre 1986. — Non, cher monsieur, c'est là le problème. Vous avez signalé le 27 octobre 1992 un accident de la route qui a bien eu lieu, à l'endroit exact indiqué par vous. Mais il a eu lieu en 1986. Allez trouver une explication à ça ! Mais rassurez-vous, vous n'êtes pas suspect de folie. Vous êtes le sixième à nous signaler cet accident. Vous êtes le sixième à prendre cette jeune femme en charge jusqu'à l'hôpital et le sixième à ne plus la retrouver en arrivant. Nous essayons de ne pas ébruiter la chose, c'est pour cela que pratiquement personne n'était encore au courant à l'hôpital. Mais à force, cela va finir par se savoir... Il sera difficile de se faire secourir si l'on a un accident de moto un 27 octobre...