Détention n Sur les 800 personnes détenues dans ce camp, seulement une a été reconnue coupable par une commission militaire et non par un tribunal. Le 11 janvier 2008 marque le 6e anniversaire du transfert des premiers prisonniers de la «guerre contre le terrorisme» vers le camp de Guantanamo. Des hommes capturés par des milices en Afghanistan, notamment, et remis à l' armée américaine contre quelques milliers de dollars. Selon des chiffres avancés par des Organisations non gouvernementales (ONG), notamment Amnesty International (AI), près de 800 personnes ont été gardées dans cette prison militaire de très haute sécurité. «En novembre 2007, quelque 300 personnes, d'une trentaine de nationalités, étaient toujours détenues sans inculpation ni jugement. Près d'une centaine d'entre elles étaient yéménites», estime AI. A ce jour, seule une personne – David Hicks –, un Australien incarcéré à Guantanamo, a été reconnue coupable par une commission militaire en mars 2007. Le chef d'inculpation est un soutien matériel au terrorisme. Après 5 ans, un accord a été trouvé pour sa libération. Il devrait gagner son pays pour purger une autre peine de 9 mois. En outre, environ 470 détenus ont été transférés, entre 2002 et 2007, vers d'autres pays comme l'Afghanistan, le Royaume-Uni, la France, le Maroc, l'Arabie saoudite et la Mauritanie. L'administration des Etats-Unis a déjà demandé à des pays d'accueillir des ex-détenus de Guantanamo autres que leurs propres ressortissants. Au même moment, environ un quart des détenus (sur les 300) est déclaré «libérable» ou «transférable». Cette «libération» est annuellement «étudiée» au cas par cas par les «conseils de révision administrative», qui se basent sur une procédure dite «discrétionnaire». Jusqu'à décembre 2007, seule l'Albanie a accepté d'en recevoir, précisent des ONG. La réticence des pays tiers, expliquent-elles, est exacerbée par le système américain d'examen des cas individuels, puisque les personnes ayant besoin d'un nouveau domicile demeurent étiquetées «combattants ennemis». D'après AI, plusieurs dizaines de personnes ne peuvent pas être renvoyées dans leur pays parce qu'elles risqueraient d'y être torturées ou de subir d'autres violations de leurs droits fondamentaux. Il demeure que seuls les Etats-Unis savent combien de personnes séjournent dans ce bagne et leur identité exacte. Le black-out, imposé par les USA sur le scandale, découle du fait que les arrestations des personnes soupçonnées d'être des terroristes relèvent d'un programme secret. Ces dernières sont généralement enfermées dans des geôles secrètes contrôlées par le service américain de renseignement, la CIA. Elles sont soumises, d'après des témoignages, à des pratiques inhumaines et dégradantes. D'où les critiques de la communauté internationale.