Union n Cette fois-ci, les syndicats autonomes ont décidé de constituer un front commun pour se faire entendre. Première action : une grève nationale dans différents secteurs, annoncée pour demain, 15 janvier. Les promesses faites par les pouvoirs publics, le syndicat officiel (l'Ugta) et les employeurs privés (le patronat) relatives à l'augmentation des salaires des fonctionnaires à la suite de la tripartite, n'ont pas eu l'effet escompté, à savoir l'apaisement du front social. Si l'union générale des travailleurs algériens (Ugta) s'est montrée satisfaite des «acquis arrachés après de longues années de combat», les syndicats autonomes des différents secteurs d'activité estiment que la nouvelle grille des salaires et les statuts particuliers, négociés en leur absence, ne répondent nullement aux aspirations des travailleurs. La réaction ne s'est pas fait attendre puisque ces derniers ont annoncé le recours, comme de coutume ces dernières années, au débrayage. Leur objectif : se faire entendre et être considérés par les autorités publiques comme des représentants des travailleurs et, par conséquent, peser de tout leur poids dans les négociations entre les autorités publiques et les travailleurs. La nouvelle année risque de connaître le même scénario que les années précédentes : grèves déclenchées par les syndicats autonomes durant quelques jours et ce, tout au long de l'année, tentatives d'apaisement par les pouvoirs publics, «période d'attente» observée par les syndicats et… au bout de quelques semaines, les représentants des employés estimant que les négociations sont infructueuses, d'autres mouvements de protestation seront observés. Le fait nouveau est que cette année, les syndicats autonomes ont décidé de mener des actions communes. En effet, les responsables de la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique (Cnsafp) décident de paralyser demain, 15 janvier, plusieurs secteurs névralgiques du pays. Douze syndicats autonomes affiliés à la coordination et représentant les secteurs de la santé, de l'enseignement supérieur, de l'éducation, des vétérinaires, des psychologues et de l'administration de la Fonction publique ont déjà déposé leurs préavis de grève au niveau de leur ministère de tutelle. Les syndicats veulent ainsi, réitérer leur respect des lois de la République et leur droit d'observer des manifestations conformément à la réglementation en vigueur. Les augmentations des salaires et les statuts particuliers ne semblent pas satisfaire ces syndicats qui ont opté pour cette voie extrême pour exprimer leur déception et leur colère. Les représentants des travailleurs ont, dans leur déclaration à la presse, affirmé que les mouvements de protestations se poursuivront jusqu'à la satisfaction de leurs revendications d'ordre professionnel et socioéconomique. Ce mois de janvier risque ainsi d'être chaud…