Programme n L'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) a annoncé, hier, dimanche, qu'elle s'était mise d'accord avec l'Iran sur un délai de quatre semaines pour régler tous les problèmes en suspens sur son programme nucléaire. Au cours d'entretiens à Téhéran vendredi et samedi, le directeur général de l'Aiea, Mohamed El-Baradei, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, et le Président Mahmoud Ahmadinejad se sont mis d'accord pour que le «document de travail» destiné à clarifier toutes les questions en suspens «soit achevé dans les quatre prochaines semaines», a déclaré l'agence onusienne dans un communiqué. Le «document de travail» est le fruit d'un accord passé entre M. El-Baradei et Téhéran l'an dernier pour clarifier toutes les questions en suspens concernant le programme nucléaire iranien. L'Aiea y exige des explications notamment sur les expériences passées avec le plutonium et le Polonium 210, l'utilisation de centrifugeuses de type P1 et P2 pour produire de l'uranium enrichi, la gestion de la mine d'uranium de Ghachine, située dans le sud de l'Iran, des traces de contamination d'uranium hautement enrichi découvertes à l'Université technique de Téhéran, et surtout sur des études supposées liées à un programme nucléaire militaire. A l'origine, le document de travail envisageait que toutes les questions soient clarifiées d'ici à la fin 2007, mais ce délai n'a été respecté par aucune des parties. En Iran, le vice-président de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (Oiea), Mohammad Saïdi, a confirmé l'accord avec l'Aiea, expliquant que son pays «répondra dans un délai de quatre semaines aux questions qui restent pour que l'Aiea puisse faire un rapport transparent à propos du programme nucléaire iranien». «La République islamique d'Iran n'a rien à cacher, c'est pourquoi elle n'a aucune crainte pour répondre aux questions qui restent. Je suis optimiste», a-t-il encore dit. Pour Washington, qui a réagi le même jour, le fait que les Iraniens «répondent aux questions sur leurs activités nucléaires passées, c'est un pas. Mais ils doivent toujours suspendre leurs activités d'enrichissement et de conversion», a martelé un porte-parole de la Maison-Blanche à Abou Dhabi, où le président George W. Bush poursuivait sa tournée dans le Golfe, non loin de l'Iran. «Fondamentalement, le problème est celui de la confiance, et seule la suspension (de l'enrichissement de l'uranium), qui nous permettrait d'entrer en négociation, rendrait possible une solution à long terme offrant cette confiance», a déclaré, quant à lui, un diplomate britannique ayant requis l'anonymat. Les pays occidentaux exigent de l'Iran qu'il suspende ses activités d'enrichissement d'uranium pour prouver que son programme nucléaire a des objectifs pacifiques et non militaires. L'Iran refuse, arguant le fait qu'il a le droit légitime de produire de l'énergie atomique à des fins civiles.