Résumé de la 29e partie n Alvirah et willly rentrent chez eux à New york dans leur nouvel appartement. Une chaleur torride pèse sur la ville… Devant la batterie d'ascenseurs, ils furent rejoints par un autre couple, un homme d'une cinquantaine d'années, de haute taille, accompagné d'une femme en tailleur de soie blanc dont le visage affichait l'air dégoûté de quelqu'un qui vient d'ouvrir le réfrigérateur et y a senti une odeur d'œuf pourri. Je les connais, pensa Alvirah, fouinant instinctivement dans sa prodigieuse mémoire. Il s'agissait de Carlton Rumson, le célèbre producteur de Broadway et de sa femme, Victoria, jadis actrice, ex-candidate au titre de Miss Amérique une trentaine d'années auparavant. «Monsieur Rumson !» Avec un large sourire, Alvirah tendit la main. «Je suis Alvirah Meehan. Nous nous sommes rencontrés à l'institut de Cypress Point, à Pebble Beach. Quelle heureuse surprise ! Voici mon mari, Willy. Habitez-vous dans l'immeuble ?» Le sourire de Rumson disparut aussi vite qu'il était apparu. «Nous y avons un pied-à-terre.» Il adressa un signe de tête à Willy, puis leur présenta rapidement sa femme. La porte de l'ascenseur s'ouvrit, tandis que Victoria Rumson les saluait d'un battement de paupières. Quel glaçon ! pensa Alvirah, notant le profil parfait empreint d'arrogance, les cheveux platine retenus en chignon. A force de lire People, Us, le National Enquirer et nombre de chroniques mondaines, Alvirah avait acquis quantité d'informations sur les célébrités du monde entier. Ils venaient juste de s'arrêter au trente-troisième étage, lorsqu'elle se souvint des bruits qui circulaient sur Rumson. Sa réputation de don Juan faisait la joie des chroniqueurs. La capacité de sa femme à fermer les yeux sur ses incartades lui avait valu le surnom de «Vicky-n'y-voit-aucun-mal». «Monsieur Rumson, dit Alvirah, le neveu de Willy, Brian McCormack, est un jeune auteur dramatique plein de talent. Il vient d'achever sa deuxième pièce et j'aimerais beaucoup que vous la lisiez.» Rumson fit une moue agacée. «Vous trouverez l'adresse de mes bureaux dans l'annuaire», dit-il. Alvirah insista : «La première pièce de Brian se joue off Broadway en ce moment-même. Un critique a comparé Brian à un jeune Neil Simon. — Viens, chérie, la pressa Willy. Tu importunes ces personnes.» Subitement, l'expression glaciale de Victoria Rumson s'adoucit. «Chéri, dit-elle. J'ai entendu parler de Brian McCormack. Pourquoi ne lirais-tu pas sa pièce ici au lieu de la faire envoyer à ton bureau où elle risque d'être jetée aux oubliettes ? — C'est vraiment adorable de votre part, Victoria, dit Alvirah avec chaleur. Vous l'aurez dès demain.» Comme ils sortaient de l'ascenseur et se dirigeaient vers leur appartement, Willy demanda : «Chérie, tu ne crois pas que tu t'es montrée un peu trop insistante ? — Absolument pas, dit Alvirah. Qui ne tente rien n'a rien. Tout ce que je peux faire pour donner un coup de pouce à la carrière de Brian me paraît justifié.» (à suivre...)