Résumé de la 126e partie n Min se charge de faire les présentations entre Alvirah et Nadine. Cette dernière tremblait comme une feuille à la vue de son mari.... Alvirah tourna la tête. Un homme de haute taille s'avançait le long de l'aIlée sinueuse en direction de la véranda. «Quand il a appris la présence d'Elyse, il m'a prévenue que je ne le verrais pas avant samedi», souffla Nadine, les lèvres exsangues. Les gens bavardaient et riaient autour d'elles. Mais Alvirah remarqua plusieurs paires d'yeux fixées sur leur petit groupe. La tension qui émanait de Nadine Hayward était palpable. «Souriez, lui intima-t-elle. Boutonnez votre veste… arrangez vos perles... Voilà qui est mieux. — Mais il ignore que les bijoux ont disparu. Il va s'étonner que je ne les porte pas», gémit Nadine. Cotter Hayward était au bas des marches. A voix basse, Alvirah la pressa : «Pour l'amour de votre fils, vous devez jouer la comédie jusqu'à ce que je trouve le moyen de vous tirer d'affaire.» A la mention de son fils, une expression de douleur traversa fugitivement le regard de Nadine. «J'ai fait un peu de théâtre autrefois», dit-elle. Elle sourit avec naturel, et lorsque son mari gravit les marches et lui effleura le bras, son visage affecta la joie et l'étonnement. Ce type ne me plaît pas, se dit Alvirah au moment où Hayward lui était présenté et lui adressait un bref signe de tête, avant de se tourner vers sa femme. «J'espère qu'on m'acceptera à dîner, dit-il. Je dois retourner au club pour les discours, mais j'avais envie de te voir. — Vous êtes le bienvenu, dit Min. Désirez-vous une petite table à l'écart avec Nadine ou préférez-vous lui tenir compagnie parmi son groupe ? — Pas de groupe, s'il vous plaît», dit sèchement Hayward. Il se teint les cheveux, décréta Alvirah en son for intérieur. Du travail bien fait, mais ça ne trompe personne. Passé la cinquantaine, personne n'est aussi blond. Mais Cotter Hayward était un bel homme, c'était indiscutable. Min et Helmut avaient pour règle que leurs hôtes partagent des tables de huit. Excepté lorsque l'un d'eux avait un invité avec lequel il désirait s'entretenir en privé. Dans ce cas, et jamais plus d'une fois par semaine, il était possible d'avoir une table pour deux. Ce soir-là, Alvirah se félicita que Min les ait placés à la table du groupe dont faisait partie Elyse, la première Mme Cotter Hayward. La quarantaine passée, c'était une véritable gravure de mode avec ses cheveux auburn, sa silhouette mince et son air froid. Il y avait avec eux un couple élégant et plus âgé originaire de Chicago, les Jennings ; une ravissante jeune femme, Barra Snow, un mannequin qu'Alvirah reconnut immédiatement pour l'avoir vue sur les annonces d'Adrian Cosmetics ; Michael Fields, un ancien parlementaire new-yorkais et Herbert Green, le P-DG de l'entreprise de plomberie. lIs composaient l'assistance de cette table de huit. Alvirah s'arrangea pour qu'un seul siège la séparât d'Elyse Cotter. Il lui apparut rapidement qu'Elyse ne demandait qu'à parler de son ex-mari et de son ancienne amie. (à suivre...)