Perspective n L'autre clé peut résider dans l'adhésion à la Zone arabe de libre-échange qui, selon toute vraisemblance, se fera avant la fin de l'année en cours. Il y a réellement un déficit en communication et en matière de valorisation de l'image et des potentialités de l'Algérie auprès des investisseurs étrangers. Ceux des pays arabes en tête. C'est le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) qui le reconnaît. De passage ce matin sur les ondes de la Radio, Brahim Bendjaber, a révélé que son institution a eu l'occasion de constater cette carence lors de récentes missions dans les pays du Golfe en vue d'attirer des capitaux arabes. «Certains pays arabes ignorent que l'Algérie dispose de 30 villes de plus de 100 000 habitants, que nous avons une population de 34 millions d'habitants, que les trois quarts de cette population avaient moins de 30 ans, et qu'il y avait 1 million d'étudiants inscrits dans les universités algériennes», a révélé M. Bendjaber. Un état de fait qui ne peut tenir que d'un déficit en marketing et en communication. Résultat : sur 500 milliards de dollars d'investissements arabes potentiels, l'Algérie n'en a attiré qu'une infime partie, soit 10 milliards au premier semestre de l'année écoulée. Comme quoi, il serait peut-être judicieux de regarder ailleurs que du côté des lacunes du climat interne des investissements comme le casse-tête du foncier et les lenteurs des banques et de l'administration. Même si, dans ce registre, un effort supplémentaire doit être consenti sans plus tarder, préconise le président de la Caci qui semble avoir la certitude que la levée, même en partie, de ces contraintes ouvrirait la voie à l'afflux des capitaux du Golfe. «Les opérateurs cherchent à réaliser des investissements rentables», relève-t-il. D'où la nécessité d'aller vers plus de souplesse en matière d'accès au foncier, de fiscalité… L'autre clé peut résider dans l'adhésion à la Zone arabe de libre-échange qui, selon toute vraisemblance, se fera avant la fin de l'année en cours. «L'une des raisons principales avancées pour expliquer le choix du Maroc par Renault pour installer une usine de production est que les facilités d'installation dans ce pays sont beaucoup plus importantes qu'en Algérie. Ce choix est, peut-être, dicté aussi par le fait que le Maroc soit déjà membre de la zone arabe de libre-échange», estime M. Bendjaber qui plaidera pour une telle option en mettant en avant le fait que cette adhésion «ouvrirait à l'Algérie un marché de 250 millions d'habitants qui lui permettrait d'écouler tous ses produits industriels, artisanaux et agricoles en sus du développement des relations bancaires, maritimes et aériennes». L'autre priorité est de tenter d'orienter les investissements vers le secteur porteur de l'industrie. Ce qui ne s'apparente pas à une sinécure quand on sait la part insignifiante de ce secteur du PIB. «Il faudrait que cette part revienne à des taux beaucoup plus intéressants, par la mise en place de zones industrielles et de toutes les facilitations et des mesures fiscales et parafiscales. Les investisseurs cherchent des investissements à fort taux de rendement, faisons en sorte que l'industrie devienne un domaine intéressant pour eux. Nous avons les industries pharmaceutique, mécanique, électronique et pétrochimique qui peuvent être des pôles d'attraction très importants. Les Arabes préfèrent l'immobilier, mais des mesures incitatives peuvent les amener à s'intéresser au domaine industriel», conclut le président de la Caci.