Assurances n Le Président pakistanais s'est engagé, hier, lundi, à Bruxelles à ce que les élections de février au Pakistan soient «libres» et «pacifiques», et a appelé les Européens à «aider plutôt qu'à critiquer» son régime. Tout au long de sa journée à Bruxelles, M. Musharraf a assuré que les élections législatives et provinciales, qui ont été reportées au 18 février après l'assassinat le 27 décembre du chef de l'opposition Benazir Bhutto, seraient «équitables», «transparentes» et «pacifiques», et que les observateurs européens de ces élections pourraient aller «partout». Le Président, confronté à une crise politique et une vague d'attentats sans précédent, a aussi assuré que le pouvoir irait bien «au vainqueur, quel qu'il soit», même s'il s'agissait de partis islamistes. Pour sa première sortie à l'étranger depuis l'assassinat de Benazir Bhutto, il tentait ainsi de rassurer ses interlocuteurs européens, inquiets de la déstabilisation du seul pays musulman à la capacité nucléaire militaire avérée et considéré comme essentiel dans la lutte contre le terrorisme. Le diplomate en chef de l'UE, Javier Solana, après un déjeuner avec M. Musharraf, a ainsi réclamé des élections «libres, justes» et se déroulant «en toute sécurité». «Notre réaction, notre coopération, notre degré d'engagement (avec le Pakistan) seront déterminés à la lumière du résultat de ce processus», a déclaré M. Solana aux journalistes. M. Musharraf a néanmoins demandé aux Occidentaux de lui accorder «un peu de temps» pour que son pays parvienne à la démocratie. «Nous sommes pour la démocratie, et j'ai introduit l'essence de la démocratie, mais nous ne pouvons pas aller aussi vite que vous (les Occidentaux). Donnez-nous un peu de temps pour y parvenir», a-t-il plaidé. Entendu ensuite par une commission du Parlement européen, il a rejeté en bloc les accusations contre son régime et toute implication dans l'assassinat de Benazir Bhutto, jugée «imprudente» alors que les services chargés de sa sécurité ont, eux, «bien travaillé». «Je ne suis pas Dr Jekyll et Mr Hyde et le Pakistan n'est pas une république bananière», a-t-il affirmé. Le retour en force des talibans en Afghanistan, et leur utilisation du nord du Pakistan comme base arrière pour leurs opérations contre la force internationale emmenée par l'Otan, a été l'autre grand sujet de conversation pendant sa visite à Bruxelles. «Le Pakistan fait partie de la solution et certainement pas du problème», a déclaré le secrétaire général de l'Otan, en marge d'une rencontre avec M. Musharraf. M. Musharraf a nié toute collusion entre les services pakistanais et les talibans, et affirmé que c'étaient les progrès des forces pakistanaises contre les talibans qui poussaient ces derniers, par «désespoir», à organiser des attentats au Pakistan même.