Avis n Les participants à une table ronde d El-Khabar ont essayé d'analyser la situation des réformes engagées par le département de Benbouzid. Une semaine après le mouvement de grève déclenché par les élèves des classes terminales et dont la première revendication était l'allégement du programme scolaire des classes d'examen, la polémique est toujours d'actualité même si le ministère de l'Education a donné des garanties concernant les sujets du baccalauréat. Lors du séminaire d'El-Khabar, le président du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Mohamed Boukhetta, et l'enseignant de physique, Kamel Gacemi, ont souligné que certains enseignants ont dépensé des sommes importantes pour faire une formation spéciale sur les nouveaux programmes scolaires (importés) de France, d'autres n'ont comme souci que de terminer le programme imposé par le ministère sans se soucier de l'intérêt des élèves. M. Boukhetta a ajouté : «Nous ne sommes pas contre les réformes, mais des réformes boiteuses en l'absence totale de dialogue avec les premiers concernés du secteur, c'est-à-dire les enseignants et les élèves, on est contre ...» Le président du CLA a souligné qu'il n'y a aucun relent politique pour ce mouvement de protestation. Le président du Syndicat national de l'enseignement secondaire et technique a abordé un autre thème, celui de la prise de conscience par nos élèves de terminales. «Nos élèves sont devenus conscients de leurs revendications et de leurs droits. Nous sommes devant des adolescents, mais qui ont des idées d'adultes...» Prenant la parole, des élèves soulignent que «la sortie des lycéens dans la rue était spontanée.Tout ce que nous voulons c'est un allégement des programmes. Les résultats du premier trimestres ont été catastrophiques à cause de cette charge...», a expliqué la déléguée des lycéens du lycée Omar-Ibnou-Al-khattab à Alger. Cette dernière a révélé que certains enseignants essayent de prodiguer des cours sans la moindre explication profonde, juste pour terminer le programme avant la fin de l'année et cela au détriment des élèves qui ne comprennent rien.» Pour les représentants des parents d'élèves par le biais du président de l'Association des parents d'élèves de la wilaya d'Alger, M. Mebarki, il s'agit d'abord d'alléger certaines matières. «Nous avons proposé au ministère de supprimer certaines matières qui n'ont aucun sens dans les classes de terminale, comme la géologie», a-t-il proposé, en s'interrogeant sur les raisons qui ont poussé le ministère à les ignorer lors des débats et discussions. Le président du Comité national des programmes scolaires, qui a choisi d'être le dernier intervenant, a reconnu que les livres des matières scientifiques ont été «calqués» sur certains programmes étrangers car nous ne pouvons pas produire des livres scientifiques en Algérie. Ce qui a rendu difficile la mission des enseignants qui ne maîtrisent pas encore bien ces programmes étrangers et accusent donc un retard dans leur enseignement. Il a reconnu que certaines classes de terminale accusent réellement un retard à terminer les programmes, mais, a-t-il dit, «c'est au cas par cas et périodiquement, un rapport sera adressé au ministère par chaque lycée».