En dépit des assurances et autres garanties données par le ministère de l'Education, les lycéens des classes terminales poursuivent leur mouvement de protestation à propos de la surcharge des programmes. Un véritable bras de fer semble être engagé. Cette semaine a été marquée par les grèves et les manifestations des élèves de 3e année secondaire. Une seule revendication : l'allégement des programmes. Qui a dit que nos lycéens ne sont pas conscients et ne peuvent pas revendiquer leurs droits de la manière la plus pacifiste et la plus civilisée : la grève ? Cette mobilisation générale qui a pris naissance dans les lycées d'Alger avant de se généraliser un peu partout dans les autres wilayas, est une première et annonce la volonté de nos élèves de se faire entendre, eux qui n'ont pas été entendus ni associés dans les réformes engagées par le département de Benbouzid depuis des années, alors qu'ils sont les premiers concernés… Dans une première réaction à ce mouvement, le ministère de l'Education a rendu public, ce week-end, un communiqué où il rassure les candidats à l'examen du baccalauréat de la session 2008 qui correspond au premier baccalauréat issu des nouveaux programmes. Selon ce communiqué, des mesures appropriées ont été prises dès le début de cette rentrée scolaire pour un meilleur suivi des classes d'examen. Le communiqué ajoute qu'une commission nationale présidée par l'inspecteur général du ministère de l'Education nationale et comprenant des enseignants et des responsables de matière de chaque wilaya a été installée et chargée de faire, trimestriellement, le point sur l'état d'avancement des programmes.Toujours selon ce communiqué, les sujets que comportera l'examen du baccalauréat seront non seulement conformes aux nouveaux programmes, mais également adaptés aux contenus effectivement dispensés au niveau national. Pour cela, ajoute le communiqué, le ministère de l'Education nationale prend l'engagement que les sujets ne porteront que sur les programmes réalisés et portant l'aval de la commission nationale de suivi et qu'ils seront élaborés selon les méthodes en usage à ce jour. Quant à l'approche par compétence, introduite dans les nouveaux programmes, elle ne sera pas appliquée pour le baccalauréat de la session de juin. Cette mise au point du département de Benbouzid semble ne pas avoir totalement convaincu les élèves qui ont prévu de faire grève aujourd'hui encore, ont organisé une marche sur le ministère de l'Education. Une attitude justifiée, peut-être par le fait que ces lycéens ne veulent pas de solutions provisoires, mais exigent de véritables réformes où la masse trop importante de cours prodigués en une année soit allégée. La balle est donc dans le camp du ministère qui n'a qu'à donner la parole aux élèves et organiser des rencontres afin de connaître leurs véritables revendications… Affaire à suive. A signaler qu'au moment où nous mettions sous presse, nous avons appris que des représentants de six lycées d'Alger étaient reçus à l'académie. Tizi Ouzou : marche et grève l Ce samedi matin, à 9h, les premiers carrés de lycéens commencent à se former sur l'esplanade située à proximité du stade 1er-Novembre de Tizi Ouzou. L'appel à une grève générale a été massivement suivi et les premières estimations recueillies ce matin font état d'un taux de 100% dans plusieurs lycées de la wilaya. Les manifestants, qui contestent la surcharge des programmes, se sont tous donné rendez-vous à Tizi Ouzou pour une marche vers le siège de la Direction de l'éducation. A noter que jeudi passé, une première marche a été improvisée au niveau du chef-lieu de wilaya et la procession avait pris la direction de la wilaya. Le mouvement de protestation des lycéens qui a commencé à Alger a fait tache d'huile et gagne plusieurs wilayas du pays. L'annonce ce week-end, par le ministre de l'Education, M. Benbouzid, que la préparation des examens prendra en considération l'avancement des programmes, ne semble pas avoir eu l'écho escompté par le responsable du secteur. En effet, des lycéens, notamment ceux des classes terminales que nous avons interrogés ce matin, ont répondu qu'ils demandent un allégement du programme et que les cours du troisième trimestre ne soient pas inclus dans les questions du bac. Il est à signaler que depuis le début de cette année, le secteur de l'Education vit au rythme de la contestation qui valse entre les syndicats autonomes des travailleurs de l'Education et les lycéens. Boufarik : grève de 2 jours l Les élèves de terminale du lycée Mohamed-Zidane de Boufarik (Blida) ainsi que certains élèves d'autres lycées de la même localité sont, depuis aujourd'hui, en grève de 2 jours. «Nous avons réuni les responsables des 5 classes pour décider de cette grève afin de dénoncer le problème des programmes chargés» nous dira une élève du lycée Mohamed-Zidane qui ajoute : «On est déjà à la fin du 2e trimestre et on n'est même pas arrivé à la moitié du programme. Les professeurs en revanche sont en train d'avancer rapidement dans les programmes sans qu'on puisse les suivre. Alors on revendique à travers ces 2 journées de protestation la suppression d'une partie du programme pour alléger la charge.»