Aïn Madhi est connu pour avoir été la zaouïa mère de la confrérie Tidjania. C'est là qu'est né le chef de la confrérie, cheikh Ahmed Ibn Mohammed Tidjani (1737-1815). Il se disait d'origine chérifienne, c'est-à-dire descendant du prophète par l'intermédiaire de son petit-fils Hassan. La famille comptait déjà de nombreux érudits et saints. Selon les témoignages, Ahmed Tidjani était un enfant prodige, à l'âge de sept ans, il avait appris tout le Coran. Il a ensuite appris le droit musulman et s'est initié aux autres sciences religieuses. Il perd le même jour son père et sa mère emportés par une épidémie de peste. En 1757, le jeune homme quitte Aïn Madhi pour Fès, alors une des capitales intellectuelles du Maghreb, notamment avec son université, le fameux Masdjid al-Qarawiyyin. Il fréquenta tous les maîtres connus de l'époque et obtint auprès d'eux des diplômes (idjaza) lui permettant d'enseigner à son tour et d'avoir des disciples. il retourna dans sa ville natale, Aïn Madhi, puis séjourna à El-Abiod Sidi Cheikh, puis à Tlemcen où il va enseigner plusieurs années. Il s'était attaché à plusieurs voies mystiques, mais aucune ne lui apportant les satisfactions qu'il attendait, il décida de fonder sa propre voie.