Difficultés n Quand plusieurs communautés de religions, cultures et traditions différentes se partagent le même espace vital, il y a forcément des frictions. Les demandes de certains communautés religieuses – juifs, musulmans, sikhs – ont paru déraisonnables et irrité la société d'accueil à un point tel que le gouvernement a chargé la commission Bouchard-Taylor d'entendre les uns et les autres afin de préserver la paix sociale. Quelques exemples : dans un pays profondément laïque, des étudiants musulmans, dont un grand nombre d'Algériens, ont exigé que leur établissement – L'ETS, en l'occurrence – mette à leur disposition une salle de prière. Demande rejetée par la direction de l'école. La justice a donné raison aux étudiants et sommé la direction de l'établissement de les «accommoder». La société d'accueil a mal pris cette décision de justice. Un autre aspect de cette cohabitation parfois orageuse, le voile dont le port par de nombreuses musulmanes, compris comme un acte de sujétion de la femme envers l'homme, a provoqué des réactions vives et répétées. L'ampleur croissante de ces réactions a conduit le gouvernement de Jean Charest à mettre sur pied une commission au nom de Bouchard-Taylor, ses deux présidents. Les débats, passionnés et très contrastés, ont révélé un profond malaise de constater que les immigrantes musulmanes ne respectaient pas les valeurs de la société d'accueil et, qu'en tout état de cause, les accommodements exigés n'étaient pas du tout raisonnables. Amel, directrice de l'auto-école du même nom, a été agressée verbalement et sommée de retourner chez elle à cause du voile qu'elle porte : «Mon époux ne m'a jamais rien demandé. Je porte le voile par conviction.» Idem pour ce qui concerne les juifs hassidiques. Ces juifs ultra-conservateurs avaient demandé à un centre sportif d'opacifier ses vitres pour ne pas offrir à la vue des jeunes garçons d'une école hassidique mitoyenne des corps de femmes vêtues de manière inappropriée, comprendre par là en shorts et tricots. Les Québécois ont mal pris aussi que le kirpan des Sikhs – petit couteau rituel porté à la hanche – soit autorisé dans les écoles. Dans les prochaines années, le gouvernement du Québec compte porter le nombre d'admissions à 50 000 par an. Des immigrants qui arriveront de tous les continents, qui seront de toutes les cultures, de toutes les religions. Le grand problème sera de faire en sorte que tous vivent en bonne entente.