Mounir Aït Menguellet, fils du célèbre chanteur kabyle Lounis Aït Menguellet, comparaît à partir d'aujourd'hui, lundi, devant la justice française pour le meurtre en 2004 d'une femme de 72 ans, dont le corps mutilé avait été soigneusement mis en scène selon un rituel mystique. Maria de Jesus Lopès, une veuve d'origine portugaise très pieuse, avait été découverte par sa fille le matin du 15 janvier 2004 à son domicile d'Aubervilliers, en région parisienne. La vieille femme reposait sur son lit, couchée sur le ventre, un crucifix dans la main gauche, une image du pape sur la tête, une autre de sa fille sur les fesses. Morte étouffée, selon l'autopsie, son corps portait trace de nombreuses plaies, sa jambe droite était quasi sectionnée, une épingle à nourrice plantée dans un genou, et des mots en latin, grec et allemand étaient écrits sur sa peau. Mounir Aït Menguellet se trouvait dans l'appartement à l'arrivée de la fille de la victime et a tenté de l'empêcher d'entrer. Son corps était écorché et griffé en plusieurs endroits. Un temps propriétaire de l'immeuble où résidait la victime, le jeune homme, étudiant en anthropologie puis en droit, connaissait Mme Lopès depuis plusieurs années, et était son confident. Son casier judiciaire ne porte aucune condamnation. Il nie avoir tué la vieille dame. Les expertises graphologiques des inscriptions faites sur la victime plaident contre lui. M. Aït Menguellet affirme avoir passé la soirée avec Mme Lopès et l'avoir quittée «entre minuit et minuit trente», pour revenir à 8h 00 prendre le petit-déjeuner. Selon le témoignage de voisins, qui ont entendu des cris, Mme Lopès était encore vivante vers une heure du matin. Pour quatre experts, le jeune homme est accessible à une sanction pénale. Il encourt trente ans de réclusion criminelle.