Aggravation n C'est avec l'avènement de l'économie libérale que le phénomène du marché informel a pris le plus d'ampleur. Il a fini par constituer un véritable danger pour l'économie nationale et l'émergence des PME. Même si certains économistes considèrent que le secteur informel répond à des besoins de la société que le secteur formel n'a, en termes de création d'emplois et de demandes en biens et services, pu satisfaire, il n'en demeure pas moins que les préjudices qu'il porte à l'économie nationale d'une façon générale et au Trésor public de manière particulière sont indéniables. Que de fois n'avons-nous pas vu des commerçants dénoncer la concurrence déloyale dont ils font l'objet de la part des commerçants illégaux, lesquels ne paient évidemment pas d'impôts. La qualité et l'origine de leur marchandise étant très souvent douteuses, ils se permettent le luxe de la vendre à des prix «très accessibles» et don forcément tentants pour les petites bourses. Cet état de fait se répercute inévitablement sur le chiffre d'affaires des commerçants agissant dans la légalité. Selon des observateurs bien au fait de la chose économique, le secteur informel recensé se déroule dans des marchés quotidiens pour 70% et dans les marchés hebdomadaires pour le reste. Le secteur informel est alimenté en grande partie par une catégorie d'importateurs qui pratiquent, à des échelles diverses, le trabendo et injectent, frauduleusement leurs marchandises sur le marché intérieur, en dehors des règles qui régissent le commerce et la fiscalité, autrement dit, en dehors du moindre contrôle de l'Etat. Ce phénomène s'est aggravé avec la libéralisation du marché et il est extrêmement difficile d'en évaluer l'ampleur. Une certitude toutefois : ce secteur constitue un véritable danger pour l'économie nationale. Il s'alimente de la taxe douanière que le trabendiste ne paie pas. C'est à l'Etat, dans ses fonctions de contrôle et de régulation, que revient la mission de réduire l'impact du marché informel sur la production nationale. Il y va de la préservation de dizaines de milliers d'emplois, créés par le tissu industriel algérien, particulièrement dans la PME/PMI. La concurrence déloyale pratiquée par le marché informel, a pour résultat direct l'aggravation du chômage, lequel a déjà pris des proportions inquiétantes, particulièrement au sein de la frange juvénile. Les différents chefs d'entreprises rencontrés s'accordent à dire que la mise à niveau ne servira presque à rien si l'environnement n'est pas assaini. En l'absence de statistiques exactes, d'aucuns parlent de 2 millions de personnes travaillant dans l'informel et de la somme de 10 milliards de dollars qui échappent au fisc. Des chiffres qui se passent de tout commentaire.