Deux attentats attribués à Al-Qaîda ont fait au moins 98 tués, hier, vendredi, à Bagdad et ont été commis par deux femmes handicapées mentales portant des vestes d'explosifs qui ont été déclenchées à distance. Les deux attaques, menées sur des marchés bondés lors du jour de repos hebdomadaire, ont également fait au moins 208 blessés, selon des sources au sein des services de sécurité et des hôpitaux. Dans les deux cas, «les deux femmes étaient des handicapées mentales», selon le porte-parole de l'armée irakienne dans la capitale. «Elles portaient chacune une veste d'une quinzaine de kilos d'explosifs, avec des boulons et des billes de métal. Le mécanisme a été déclenché à distance avec des téléphones portables», a-t-il précisé. Il n'a cependant pas été en mesure de préciser si les deux femmes avaient agi volontairement ou portaient les vestes explosives à leur insu. Un des marchés ciblés est généralement très fréquenté par des familles qui viennent y acheter des oiseaux –pigeons, perruches et même perroquets– et autres petits animaux. La tête monstrueusement déformée d'une des jeunes filles, qui a conservé ses longs cheveux blonds, gît aplatie sur la route, entre quelques pigeons morts. Des curieux prennent des photos avec leur téléphone portable. Le recours à des femmes pour des attentats suicide est rare, mais pas inédit en Irak où de telles attaques se sont multipliées depuis deux mois dans le centre-nord du pays, fief des partisans d'Al-Qaîda. C'est en revanche la première fois qu'un tel dispositif – des femmes handicapées avec des vestes piégées déclenchées à distance– est utilisé.