Alternative n Pour Smaïl Goumeziane, le paradoxe est à son paroxysme : tandis que l'argent des Algériens est utilisé par les Américains, la nation, elle, accuse de piètres performances de développement. De l'avis de cet économiste, qui a siégé au Palais du gouvernement dans les années 1990, les Algériens sont devant une double problématique : non seulement, ils n'ont pas bénéficié de l'argent que génère leur généreuse terre, via l'or noir ou le gaz, mais ce dernier fait le bonheur des…. Américains . A cet effet, le Dr Goumeziane s'est livré à une analyse des faits, en suggérant de suivre la politique économique prônée par la Norvège, qui, à ses yeux, était pratiquement dans le même cas que le nôtre, il y a juste quelques années. Il met ainsi en exergue la nécessité de diversifier les dépôts de ces réserves, et ce, en les plaçant dans différentes places financières de par le monde. «Il ne faut pas se limiter donc aux seules obligations américaines», précise-t-il. La Norvège, ce riche pays pétrolier, mais qui dispose d'un niveau de réserves de change deux fois moins important que l'Algérie, soit 47 milliards de dollars, arrive à bénéficier d'un rendement moyen de 12,7% par an, au lieu de…. 4,2 % pour l'Algérie.En outre, les Norvégiens, fait remarquer M. Goumeziane, enregistrent un revenu annuel moyen de 60 000 dollars par habitant, soit 20 fois celui de l'Algérie. Indiquant par ailleurs que la puissance d'un pays ne se limite pas à sa richesse naturelle, l'ancien ministre de l'Economie sous le gouvernement de Hamrouche a pointé un doigt accusateur sur les politiques appliquées de réserves de change, soit même au niveau interne du pays (les procédures appliquées par les pouvoirs publics dans ce qu'on appelle, le Fonds de régulation des recettes). Toujours par rapport à la Norvège, qui, elle aussi, a créé un fonds de pension du gouvernement alimenté par les recettes pétrolières, l'économiste met en avant le mode de gestion de ce fonds par ce pays, contrairement à ce qui se passe chez nous en Algérie. «Le fonds norvégien est géré de la manière la plus transparente, et il est utilisé notamment pour veiller à maintenir une structure industrielle diversifiée et pour consolider la stabilité économique norvégienne», dira M. Goumeziane. Surfant sur les chiffres, il a tenu à citer les dernières études réalisées en 2005, ayant trait à la bonne gouvernance, qui montrent notamment, la différence entre les politiques prônées par l'Algérie et la Norvège. Ainsi, l'étude en question a pris en ligne de compte plusieurs critères, entre autres la responsabilité, la régulation. En matière de stabilité politique, l'Algérie obtient uniquement 18 points sur 100, tandis que la Norvège en a 92. Pour ce qui est de la responsabilité, l'Algérie glane 25 points, en revanche la Norvège 99 points. Pour la qualité de la régulation, l'Algérie obtient 26 points, la Norvège 92.