Jijel Un conflit qui finit dans le drame entre deux agriculteurs associés et amis. En cette matinée pluvieuse de la fin octobre 2002, le tribunal de Jijel est archi-comble. Brahim R. est jugé aujourd?hui et tout ce beau monde espère un verdict sans clémence, mesurant les dégâts causés par le criminel. Un conflit qui perdure entre deux agriculteurs dégénère pour finir par un drame. Quelques mots, des paroles déplacées, des insultes puis le coup fatal. Le coup mortel qui coûtera la vie à Rachid F. Raison de la querelle ? Une terre que se disputaient les deux hommes depuis quelque temps. La victime a succombé à ses blessures à l?hôpital. Les médecins étaient blêmes et il y avait de quoi ; le spectacle qui s?offrait à leurs yeux donnait la nausée : crâne écrabouillé, visage déformé? Une année plus tôt, jour pour jour : le coupable et la victime étaient respectés dans leur village. Ils se distinguaient par leur sagesse, leur éducation exemplaire et leurs qualités morales, qu?ils inculquaient aux jeunes du village. Les deux hommes possédaient des terres agricoles fertiles. Ils étaient associés et amis. Or, voilà que la mésentente s?installe ; la jalousie fait son petit nid ; les relations se compliquent : l?un a beaucoup d?exigences et l?autre se comporte en maître des lieux alors que les terres ne lui appartiennent pas exclusivement. Les deux associés se méprisent à tel point que disputes et menaces sont monnaie courante. Chaque jour, les gens du village sont témoins de querelles. La situation devient de plus en plus dramatique, jusqu?à en arriver aux menaces de mort proférées trois jours avant le drame par le meurtrier à l?encontre de la victime âgée de 57 ans. Le jour du drame, Rachid F. se rend sur sa terre fin de la travailler comme à l?accoutumée. Il est seul. Quelques instants plus tard, Brahim R. surgit, s?approche de lui, s?empare d?une fourche et, avant que l?autre ne réagisse, il lui assène des coups mortels sur la tête et la face, avant de prendre la fuite. Le crâne écrabouillé et le visage ensanglanté, Rachid F. s?affale sur «sa» terre qu?il aimait tant. Découvert quelques minutes plus tard par des proches, il est transporté d?urgence à l?hôpital où il rend l?âme. Le coupable nie son implication dans ce crime depuis son arrestation. Lors de son jugement un premier verdict le condamne à 20 ans de prison ferme. Après délibérations, le verdict tombe de nouveau : 6 ans de prison ferme pour coups et blessures qui ont causé la mort sans l?intention de la donner. Mais ne prémédite-t-on pas la mort en écrabouillant le crâne d?une personne ?