Négligence n La protection des enfants est, avant tout, la mission des parents. Une défaillance de leur part peut les exposer à toutes sortes de dangers. «Il n' y a pas si longtemps, une fillette âgée à peine de trois ans a été sauvagement violée près du domicile familial à 22 heures. Nous avons traité cette affaire récemment», a indiqué Mme Messaoudène. Et de s'interroger : «Je me demande où étaient les parents de la victime à cette heure tardive de la nuit et pourquoi ils ne l'ont pas surveillée.» La protection des mineurs ne relève pas uniquement des forces de sécurité, mais les parents doivent assumer aussi leur responsabilité, insiste-t-elle. «La démission des parents ne favorise-t-elle pas les actes criminels commis contre les enfants ?» L'on constate aujourd'hui que des enfants se baladent seuls dans les rues ou jouent loin du domicile familial. Certains parents ne demandent même pas à leurs enfants de rentrer tôt à la maison. D'autres les laissent parcourir de longues distances, seuls, pour aller à l'école, sans s'inquiéter de leur sort… «Non, la protection des mineurs est d'abord une responsabilité des parents», insiste la commissaire principale. Pour l'année 2007, les services de la police judiciaire ont enregistré 4 875 cas de violences contre mineurs, une légère baisse par rapport à l'année 2006 où 5 067 cas ont été enregistrés. La violence physique occupe la première place avec 2 803 cas, suivie de sévices sexuels avec 1 746 victimes. Les cas d'enlèvement ont aussi connu une hausse inquiétante durant la même période où 146 enfants ont été kidnappés. La violence contre ces êtres innocents et impuissants ne s'arrête pas là, mais arrive jusqu'à la «liquidation physique». «25 enfants ont été tués en 2007. Ces enfants sont généralement tués après avoir subi un abus sexuel. Leurs kidnappeurs avaient peur d'être démasqués. Il y a également des malfaiteurs qui ont demandé des rançons aux familles de ces enfants enlevés et après une période d'attente, ils les ont tués», explique encore Mme Messaoudène. Le kidnapping des enfants est devenu un phénomène qui menace la stabilité de la famille algérienne. De 28 cas en 2000 à 146 en 2007, le nombre a plus que quintuplé en l'espace de 7 ans ! La plupart des cas de disparition d'enfants ont été enregistrés dans les grandes villes, avec une plus grande concentration à Oran, Alger et Annaba. «Il faut tout de même dire que dans certains cas, les enfants sont enlevés pour régler des comptes avec la famille ou juste pour demander une rançon», souligne encore Mme Messaoudène. Pour M. Mekki, membre de la Forem, «la lutte contre cette forme de violence doit commencer par la création d'un nombre suffisant de centres d'accueil spécialisés pour ces enfants qui se trouvent souvent dans la rue. S'ils sont aujourd'hui victimes d'agressions et d'abus, ils seront, demain, à leur tour de grands agresseurs», prévient-il. Concernant la cybercriminalité qui pourrait constituer une réelle menace contre l'enfance dans notre pays, les intervenants ont appelé à mettre en place un dispositif juridique réglementant les activités des cybercafés, en guise de prévention.