Résumé de la 2e partie n Le plus âgé des sept talebs chez qui Fibule d'Argent s'est réfugiée, la considère désormais comme sa fille... A leur retour, les hommes découvrirent la jeune fille lumineuse assise à côté du Cheikh. Saisis par sa beauté, ils demandèrent : — Sidi ! Qui est cette créature ? — C'est ma fille. — Ta fille ? Comment ça ? — Oui ! Désormais elle est comme ma fille. Elle vivra parmi nous. Les talebs en furent ravis, et depuis ce jour, leur estime pour le vieux sage s'en trouva accrue. Chacun d'eux désirait épouser Fibule d'Argent qui se contentait de répondre : — C'est à mon père le Cheikh de décider. Le Cheikh choisit un jour le plus jeune : — C'est à lui que je donne ma fille car il l'a vue le premier. Fibule d'Argent épousa le jeune taleb et cohabita avec la chatte et la poule qui avaient exigé d'elle un serment pour sceller leur amitié : — Jure d'être solidaire et si l'une de nous trois venait à trouver ne serait-ce qu'un grain d'orge, elle devrait le partager avec ses sœurs, car désormais nous serons sœurs. Elle promit. Les hommes s'en allaient le matin et Fibule d'Argent s'occupait du ménage et du repas en compagnie de ses deux amies. Avant de partir, les talebs lui recommandaient sans cesse : — Fibule d'Argent ! N'oublie pas de veiller sur le feu et de l'entretenir. Ne le laisse jamais s'éteindre. Tout allait pour le mieux quand un matin, un grain de raisin tomba des couvertures que Fibule d'Argent secouait pour faire les lits. Elle le ramassa et le mangea discrètement. Mais la poule et la chatte la virent et vexées, lui lancèrent : — Fibule d'Argent ! Tu as manqué à ton serment et tu n'as pas partagé le grain de raisin aveac nous. Nous allons te le faire payer. Pour se venger, elles couvrirent les braises avec la cendre et la terre. La poule grattait, grattait de ses pattes et caquetait, caquetait. Quant à la chatte, elle cardait, cardait de ses griffes et miaulait, miaulait. A deux, elles éteignirent le feu. Fibule d'Argent prit peur et se lamenta : — Oh Mon Dieu ! Que vais-je devenir ? Sans feu, je ne pourrai préparer ni déjeuner ni dîner. Les Talebs vont me chasser et je n'ai pas où aller. J'ai été incapable de garder le feu allumé. Inquiète, elle sortit et scruta l'horizon. En amont de la rivière elle aperçut une lumière qui venait du feu de l'ogre. Elle marcha dans sa direction tout en appelant : — Ô feu ! Es-tu le feu de ma mère et de mon père ? feu ! ... Elle se retrouva devant une maison et cria : — Ohé ! Habitants de cette maison ! — Avance ! Avance ! lui répondit une voix. — Tes chiens vont me dévorer, fit-elle, inquiète. — Les cordes les retiennent. — Ils vont les rompre. — Les chaînes les entravent. — Ils vont les briser. — Je veille ! Je veille ! Tu peux rentrer, dit enfin l'ogre qui ne voulait pas se montrer. (à suivre...)