Résumé de la 3e partie n ayant failli à sa promesse de tout partager avec la chatte et la poule, Fibule d'Argent subit leur vengeance qui se manifeste par l'extinction du feu, ce qui pousse Fibule d'Argent à aller chercher des braises chez l'ogre... Elle entra et trouva l'ogre près du feu dans un drôle d'accoutrement. D'une voix tremblante, elle demanda quelques braises et il les lui donna. Elle le remercia et se précipita pour repartir. Mais, il la blessa au mollet avec le tisonnier rougi par le feu. En se sauvant elle laissa les traces de sang. M'ssisi l'oiseau se posa discrètement, gratta la terre pour recouvrir les traces et une fois devant la grotte, il s'envola en claquant brutalement des ailes. Le bruit qu'il fit surprit Fibule d'Argent qui laissa échapper : — Maudit soit celui qui m'a effrayée. L'oiseau grandement vexé, lança : — Ah bon ! Je cache ton sang afin que l'ogre ne te retrouve pas et tu oses me maudire ? C'est ainsi que tu me remercies ? Puis, il retourna sur ses pas et gratta la terre pour découvrir le sang qu'il avait recouvert. L'ogre suivit la piste et arriva devant la grotte. Il cria de sa grosse voix : — Fibule d'Argent ! — Oui ! — Lorsque tu es venue chercher le feu, que faisait ton seigneur l'ogre ? — Il était assis sur un tapis de laine et préparait de la viande de gazelle. Il remuait sa marmite à l'aide d'une cuillère en or, mentit Fibule d'Argent pour flatter l'ogre. — Comment était-il vêtu ? — Il portait un burnous, un turban de soie et tenait à la main un chapelet de bois. Ainsi flatté, l'ogre repartait chez lui sans tenter de la dévorer. Chaque jour, il revenait, posait les mêmes questions et écoutait les mêmes réponses. Mais Fibule d'Argent habitée par la crainte tomba malade. Elle garda le secret et toute sa splendeur s'éteignit. Un jour, le Cheikh insista fermement : — Fibule d'Argent ! Tu as maigri, tu as perdu toute ta beauté. Dis ce qui te ronge. Parle. — Oh non Sidi ! Non Monseigneur ! — Par Allah ! Je ne bougerai pas d'ici avant de découvrir ce qui te rend malade. Il insista tant, qu'elle lui raconta toute sa mésaventure. Le taleb ordonna aux autres de préparer un piège. Ils creusèrent un trou, y déposèrent des fagots et le recouvrirent avec des branchages. Au matin, ils se cachèrent après avoir fait leurs recommandations à Fibule d'Argent qui se tenait de l'autre côté de la fosse. L'ogre apparut et cria de loin : — Oh Fibule d'Argent ! — Oui ! — Lorsque tu es venue chercher le feu, que faisait ton seigneur l'ogre ? Elle lui répondit d'une voix assurée : — J'ai trouvé ce chien fils de chien assis sur une panse d'âne, il portait sur les épaules une peau d'âne et sa tête était ceinte d'un boyau d'âne. Il remuait sa marmite avec une patte d'âne et cuisait de la viande d'âne. Voilà ce que j'ai vu. Ces mots rendirent l'ogre furieux. Il se précipita vers elle pour la dévorer et tomba dans le trou. Les talebs coururent mettre le feu aux fagots et y précipitèrent aussi la poule et la chatte. Fibule d'Argent resta seule avec les sept talebs. Elle se reposa et recouvra sa santé et sa splendeur. Et le temps s'écoula dans le calme et la tranquillité. Tout aurait pu durer ainsi, si un jour, un mendiant n'était passé près des grottes. En voyant sa silhouette Fibule d'Argent le reconnut et soupira : — Dieu ! C'est mon père ! (à suivre...)