Résumé de la 5e partie n Les sept talebs décident de garder le corps de Fibule d'Argent qui vient d'être tuée par la fille de sa marâtre avec un peigne empoisonné... Aïni (nom du chameau qui transporte le corps de Fibule d'Argent) devait se promener dans le Sahara durant tout le jour et retourner le soir près des grottes. Il suffisait de prononcer son nom (Aïni) pour le faire obéir. Ainsi, les talebs pouvaient continuer à veiller et à admirer la beauté de leur amie. Dès qu'ils entendaient parler d'un médecin, ils le conduisaient auprès d'elle dans l'espoir de la ressusciter. Cependant, tous conseillaient avec sagesse : — Acceptez la volonté d'Allah ! Nous venons tous de la terre et nous devons tous y retourner. Enterrez-la. Un jour, Aïni s'éloigna et des nomades tentèrent de le capturer. Ils passèrent la journée à le traquer, en vain. Le chameau s'arrêta dans une région inconnue où jouaient des enfants. Ces derniers chahutaient, quand soudain, l'un d'eux frappa l'autre à l'œil. — Oh mon Dieu ! Aïni ! Mon œil ! Dès que le chameau entendit ce mot, il s'agenouilla et se mit à blatérer. Les enfants accoururent et découvrirent Fibule d'Argent sous la jehfa. Ils alertèrent tout le monde et le Sultan arriva avec toute son escorte. La foule s'exclama : — Mais c'est une femme ? Elle est morte et pourtant elle semble dormir. Fibule d'Argent fut transportée au palais et le Sultan consulta la vieille Settout (que Dieu la maudisse). Elle ausculta la morte et demanda aussitôt : — Monseigneur, si je te la ressuscite, que me donneras-tu en échange ? — Si tu la ressuscites, je t'enrichirai si Dieu accepte de t'enrichir. — Qu'on me rapporte donc du beurre et du miel des plus purs. On lui donna un pot de beurre et un pot de miel qu'elle mélangea pour en faire un baume. Et de cette préparation, elle massa la jeune femme en commençant par les pieds et monta jusqu'à la tête. Enfin, sous les cheveux, ses doigts rencontrèrent les dents du peigne qu'elle arracha l'une après l'autre. A la dernière, Fibule d'Argent souffla et ouvrit les yeux. Le Sultan s'exclama devant un tel miracle : — Qu'Allah soit glorifié ! Je jure d'épouser cette femme. — Tu veux m'épouser ? demanda Fibule d'Argent. — Oui ! — Je suis d'accord, mais j'ai des conditions. — Demande ce que tu veux, se réjouit le Sultan. — Je souhaite poser et lever le camp sept fois. Promène-moi en caravane dans sept régions différentes. Le Sultan fit préparer la caravane avec tentes, chameaux, serviteurs et esclaves. Au moment du départ, Fibule d'Argent exigea de monter sur son propre chameau qui n'avait pas bougé de sa place. Tous ignoraient qu'il n'obéissait qu'après avoir entendu le mot «Aïni». — Mais ton chameau est paralysé, personne n'a réussi à le faire bouger de sa place, dirent les serviteurs. — Je veux essayer, mais éloignez-vous car il est craintif, prétendit Fibule d'Argent. Elle monta, s'installa sous sa jehfa, se pencha et souffla à l'oreille de son chameau : — Aïni ! Lève-toi et cours. Emmène-moi chez les talebs. Même au péril de ta vie, ne t'arrête pas avant d'arriver. (à suivre...)