Les Etats-Unis ont exclu les sociétés françaises, allemandes, russes et canadiennes, ainsi que celles d'autres pays ayant refusé de s'associer à la coalition militaire menée par les Américains en Irak, des appels d'offres lancés pour la reconstruction du pays, indique un mémorandum du Pentagone rendu public mardi. Le secrétaire adjoint à la Défense, Paul Wolfowitz, dans une circulaire datée du 5 décembre et publiée sur le site internet du Pentagone, justifie ces exclusions par des questions «essentielles de sécurité» des Etats-Unis et la nécessité d'encourager des pays tiers à envoyer des troupes en Irak. Ces contrats, au nombre de 26, qui vont de l'équipement d'une nouvelle armée irakienne à la reconstruction des routes, des installations pétrolières, des systèmes de communication et des réseaux d'adduction d'eau et de fourniture d'électricité, se montent à un total de 18,6 milliards de dollars et 63 pays ont été reconnus éligibles pour participer aux appels d'offres. Se trouvent ainsi exclus de la liste les pays qui s'étaient opposés à la guerre et ayant refusé d'envoyer des troupes en Irak après la fin officielle des hostilités, notamment la France, l'Allemagne, la Russie et le Canada. Les entreprises des pays exclus des appels d'offres pourront, toutefois, participer à la reconstruction de l'Irak comme sous-traitants, a précisé un porte-parole du Pentagone, le commandant Joe Yoswa. Le document du Pentagone souligne, par ailleurs, que «tous les efforts doivent être faits pour augmenter la coopération internationale en Irak», notant que le nombre de soldats non américains présents en territoire irakien est passé, depuis la fin des opérations majeures de combat, de 14 000 à 23 700, permettant une réduction de 12 000 hommes du corps expéditionnaire des Etats-Unis.