La première condition, selon le président de l'Association nationale des exportateurs algériens, est l'existence d'une volonté politique de changer les choses. Il y a le marché intérieur à réorganiser comme il faut promouvoir des produits tels que le tourisme, notamment. Afin de booster les exportations hors hydrocarbures, au demeurant marginales (2% des exportations globales), soit prêt de 1 milliard de dollars, Zoheir Bensli de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), a mis en exergue la nécessité d'organiser le marché local qui reste, à ses yeux, un facteur important. «Nous devons d'abord organiser le marché intérieur pour avoir une certaine clarté sur les choses, pour penser à augmenter les exportations hors hydrocarbures. Le marché intérieur n'est pas organisé. Aujourd'hui, l'importateur a un statut social que tout le monde connaît. L'exportateur n'en a aucun», a-t-il déclaré ce matin sur les ondes de la Chaîne III. Mais pour M. Bensli, l'organisation du marché intérieur n'est pas seulement l'unique entrave de ces exportations. Loin s'en faut. En effet, l'absence d'une réelle volonté politique dans ce sens, a, également, sa part de responsabilité. «Toute une stratégie doit être mise en place, pour les exportations hors hydrocarbures. Il faut donc une volonté et des décisions politiques, il faut aider les entreprises, revoir le taux d'intérêt, encourager les PME potentiellement exportatrices, il y a plusieurs mesures à prendre», a-t-il suggéré, avant de s'interroger : «L'Algérie veut-elle vraiment exporter hors hydrocarbures. Malheureusement il y a peu de gens qui sont en train de se poser cette question.» Sur ce point, il a indiqué que la problématique de l'exportation est multisectorielle, d'autant que, précisera-t-il, plusieurs secteurs pourront apporter leurs parts à l'économie nationale. «Il y a les services qu'on peut exporter, il y a le tourisme, nous n'avons rien fait pour le tourisme, alors que c'est un secteur terriblement fort», a-t-il expliqué. Et d'ajouter au passage que le produit algérien peut être concurrentiel sur le marché. «Nous avons certains produits traditionnels du terroir et même les manufacturés qui peuvent rivaliser, mais il faut savoir que nous ne sommes plus dans l'économie mondiale des années 1970. Les normes ont changé, la concurrence est rude, le marché chinois s'implante de plus en plus. Il va falloir prendre à bras le corps ce secteur», a-t-il conseillé. Interrogé par ailleurs sur le potentiel algérien dans ce domaine, l'invité de la radio s'est montré optimiste sur ce sujet. «Le potentiel existe, nous ne nous sommes pas des " sous-hommes, nous avons des compétences, pour peu que nous trouvions des encouragements et des facilitations d'une façon sérieuse''», a-t-il répondu.