Le coup de filet spectaculaire à New York et en Sicile, qui a permis de mettre à l'ombre des dizaines de présumés mafieux cette semaine, devrait porter un coup dur à la mafia, mais n'arrivera pas à terrasser une organisation capable de s'adapter et de recruter rapidement, selon des experts. «La mafia c'est comme de l'herbe: plus vous la coupez et plus elle pousse», explique Antonio Nicaso, qui a consacré 17 ouvrages au crime organisé. «Je n'écrirai pas la nécrologie tout de suite. La mafia change, c'est une mafia d'un type différent», explique-t-il, jugeant que malgré l'opération policière de grande envergure des deux côtés de l'Atlantique jeudi, l'organisation se remettra. Quatre-vingt et un présumés mafieux, dont quelques gros bonnets du célèbre clan Gambino, ont été arrêtés au cours d'une opération conjointe des polices italienne et américaine. «Les autorités fédérales ont fait un boulot formidable», mais «cela ne signifie pas la fin de l'organisation en réalisant ce qui est sans doute l'un des plus gros coups de filet contre le crime organisé dans l'histoire de New York», renchérit un policier qui a lui aussi écrit plusieurs livres sur le sujet. «La Cosa Nostra s'adapte. Ils se sont adaptés depuis la prohibition. Après la prohibition, ils se sont lancés dans les jeux (d'argent)», rappelle t-il. Aujourd'hui la mafia a aussi su saisir les opportunités offertes par les nouvelles technologies en se lançant par exemple dans les jeux d'argent en ligne.