Garde-fou n Seuls les pharmaciens diplômés peuvent postuler à la reprise des officines qui ne peuvent, en aucun cas, être détournées de leur vocation. Les jeunes pharmaciens fraîchement diplômés pourront désormais, quels que soient leurs moyens financiers, postuler à la reprise des pharmacies publiques mises en vente par l'Entreprise nationale de distribution du médicament (Endimed). Le P-DG de l'entreprise, Saïd Siamour, de passage ce matin sur les ondes de la Chaîne III, a annoncé de nouvelles mesures à même de permettre la cession de la totalité des officines mises en vente et qui n'ont pas trouvé preneur lors des précédentes opérations de vente. A commencer par la formule location-vente. Cette mesure est envisagée, selon le P-DG, après avoir constaté que l'une des principales difficultés que rencontrent les pharmaciens postulant à la reprise, réside dans la faiblesse de leurs moyens financiers. Il s'est avéré, en effet, q'une grande partie des jeunes diplômés ne peut même pas payer les 20% d'apport personnel prévu dans la convention de financement signée avec le CPA. «Cette nouvelle formule va les intéresser car elle est étalée sur le long terme et sans apport personnel», a assuré M. Siamour. D'autres mesures sont prévues dont la vente aux enchères «avec des mises à prix inférieures à ce qui a été déjà proposé» et l'implication de l'Ansej qui a été sollicitée pour le financement de la reprise des officines. L'ensemble de ces nouvelles formules sera mis en œuvre dès le mois prochain et fera l'objet d'une évaluation périodique qui décidera de la stratégie à adopter à l'avenir pour permettre la vente de la totalité des pharmacies de l'Endimed. La sortie du P-DG fait suite au semi-échec de la précédente opération de cession de 248 officines sur 1 200 que compte l'entreprise. Sur les 248, seules 75 ont trouvé preneur. «Il s'agit des pharmacies situées dans les grands centres urbains à l'image d'Alger, d'Oran, de Constantine et d'Annaba». Autrement dit, les pharmaciens ne se sont pas bousculés pour la reprise des officines situées dans des zones rurales, notamment au sud du pays et dans les zones montagneuses, pour des raisons évidentes de rentabilité. C'est sur ces dernières que les efforts seront axés puisque le souci premier des pouvoirs publics est d'assurer la pérennité de l'activité pour la simple raison, que «l'Endimed est présente dans 300 localités où il n'y a pas de pharmacies privées». Les fermer ou les détourner de leur vocation équivaudrait à priver les populations de leur source d'approvisionnement en médicament. C'est pour cette raison que des garde-fous ont été prévus dans le cahier de charges : seuls les pharmaciens diplômés peuvent postuler à la reprise et hors de question que les locaux des officines servent à d'autres activités que la vente du médicament. Interrogé sur la fourchette des prix des officines mises en vente, le P-DG de l'Endimed a fait savoir que cette dernière va de 60 millions à 7 milliards de centimes, en fonction, notamment, de l'emplacement géographique de l'officine, donc de sa rentabilité.