Constat n Les affiches publicitaires fleurissent à Jijel. Dans une certaine anarchie, les annonceurs rivalisent d'ingéniosité pour vanter des produits ou des services. Murs, poteaux électriques, façades, rampes d'escaliers, devantures de magasins, tout ce qui peut servir de support publicitaire, est utilisé sans retenue et aucun quartier, ruelle ou impasse à Jijel n'échappe à ce phénomène qui s'est répandu avec une étonnante rapidité en l'espace de quelques années. Les responsables communaux, qui se disent «conscients» de ce phénomène, indiquent, à cet égard, que les grands panneaux publicitaires, considérés être aux normes, sont autorisés et implantés suivant un cahier des charges et une délibération de l'Assemblée populaire communale, tandis que les enseignes de commerce sont régies par décret et donnent lieu au paiement d'une redevance annuelle. Pour ce qui est des autres panneaux et plaques apposés un peu partout, ils sont déclarés illicites, par les responsables de la wilaya, sans toutefois se prononcer sur les moyens de lutte envisagés. Les temps ont, en effet, aujourd'hui, changé, et Jijel découvre la «pub» à laquelle le citoyen a fini par s'habituer. Les marques, griffes et autres promotions sont omniprésentes. Des panneaux en tôle, en plexiglas ou en bois, meublent le décor de la cité, mais font souvent fi de la réglementation autant que de l'orthographe et semblent «narguer» les piétons qui ont du mal à «slalomer» pour emprunter le passage qui leur est réservé pour circuler. Tous les moyens, aussi rudimentaires fussent-ils, semblent bons pour attirer le regard des passants. Des tags qui ornent des pans de murs, aux affichettes d'annonces ornant les vitrines de commerçants, en passant par de petits panneaux indicateurs apposés dans tous les sens, avec des flèches pour «ne pas perdre le nord», toute une panoplie de canaux est, en effet, utilisée pour attirer les regards. A l'arrivée, dans cet enchevêtrement «cacographique», les professions de médecins, avocats... côtoient allègrement les métiers de cordonnier, de mécanicien ou de gargotier. Toute cette «réclame» à outrance n'est, cependant, pas rébarbative, puisque d'autres panneaux, autrement plus élégants, servent au contraire avantageusement le mobilier urbain du fait de leur design, de la qualité technique des gravures qui y sont représentées et de leur illumination étudiée une fois la nuit tombée. Des véhicules – fourgons ou camionnettes – habillés de panneaux publicitaires sont également légion et représentent une nouveauté dans le paysage quotidien de la capitale de la côte du saphir, mais sans agresser le regard ni enlaidir l'environnement urbain. C'est pourquoi, estime un citoyen, des contrôles rigoureux seraient salutaires pour mettre le «holà» à l'anarchie qui gangrène la cité littorale en matière de «publicité sauvage», car, ajoute-t-il, la prolifération de panneaux d'un goût plus que douteux, est une «forme d'agression de l'environnement, du regard des passants et, surtout, celui des visiteurs.»