Les étals des vendeurs de cigarettes, de bonbons, de cacahuettes… qui « ornaient » la ville de Sétif ont disparu. Il n'y en a plus un sur la voie publique. Les « tables » supermarché se sont volatilisées. Ces vendeurs informels qui narguaient les lois de la République ont, semble-t-il, finalement trouvé à qui se frotter. On ne les voit plus qu'après le coucher du soleil. Ils sont pourchassés durant la journée par les services de sécurité, et ils retournent à la clandestinité. Seuls les vendeurs de portables, les cambistes et les commerces sauvages du Souk Abacha occupent encore le terrain. N'oublions pas les commerçants qui ont accaparé la chaussée et les trottoirs, poussant les piétons à se pavaner au milieu de la route. La ville de Sétif n'en sera que plus belle et plus agréable à sillonner. La résurrection de la profession de buraliste peut engendrer nombre d'emplois Et pour vanter les mérites et les qualités de leurs produits et services, les annonceurs (médecins, avocats, assureurs, écoles privées, concessionnaires, pharmaciens, mécaniciens, taxiphones, il ne manque que le cordonnier du coin…) transforment gratuitement et sans aucune autorisation les poteaux électriques et les murs des bâtiments en panneaux publicitaires. Certains industriels vont plus loin, ils « squattent », tout simplement, des terrains vagues envahis le plus normalement du monde par des pancartes hors normes. Ces placards, de dimension hétéroclite, amochent le paysage de l'antique Sitifis déjà mal en point. Les initiateurs de la traque aux vendeurs de cigarettes vont-ils mettre un terme à cette publicité sauvage balafrant le look d'une agglomération où le « tag ala man tag » fait force de loi ? Les quidams se proclamant gardiens de virtuels parkings (chaussée) seront-ils délogés un jour ?