Les requêtes déposées auprès des APC sont généralement sanctionnées par des mesures « d'arrachage » des affiches collées ou exposées illégalement. Plus aucun espace public n'est épargné par les affiches collées anarchiquement. Murs, abribus, façades de bâtiments, autant d'espaces publics qui deviennent les supports à moindre coût pour des annonceurs. Des écoles proposant des cours de soutien, des agences de location de véhicules, des agences immobilières, des particuliers en quête de logements, des femmes au foyer proposant des services de garde d'enfants, mais aussi des entreprises qui font tout simplement de la publicité. Le choix de ces supports est expliqué par certains « afficheurs » par son efficacité. Un agent immobilier exerçant à Mohammadia relève que « l'efficacité de ce genre d'affichage est palpable grâce à l'absence d'intermédiaire entre le client potentiel et le prestataire de service ». « Celui qui est à la recherche d'une location de logement, prend son téléphone dès qu'il lit une annonce. Mais si vous lui demandez de chercher dans les journaux, ce sera, à ses yeux, plus compliqué et plus lent », argumente, par ailleurs, notre interlocuteur qui reconnaît qu'il y a « tout de même moins de frais qu'avec le procédé de la publicité par voie de presse ou affichage en bonne et due forme, c'est-à-dire en passant par les agences d'affichage publicitaire ». Pourtant, ce sont des fonds importants qui sont perdus par la trésorerie de la wilaya et des communes. L'affichage publicitaire est un créneau régulé et qui a généré pour les neuf premiers mois de l'année dernière pas moins de 3,46 milliards de dinars. Concurrence déloyale... Ce sont, en premier lieu, les trois opérateurs agréés qui souffrent de cette situation d'anarchie. Les requêtes déposées auprès des APC sont généralement sanctionnées par des mesures « d'arrachage » des affiches collées ou exposées illégalement. « Il y a un préjudice qui nous est causé puisque nous nous conformons à un cahier des charges prévoyant la création de postes d'emploi et autres mesures », nous a expliqué la responsable commerciale d'Alpub qui pointe du doigt les opérateurs qui se font de la publicité « sauvagement et sans aucune charge financière due à la commune ou à la wilaya ». Pour ces afficheurs, c'est aux APC de faire respecter en premier lieu la loi. « Nous nous contentons d'arracher les affiches anarchiques », précise M. Bettache, élu à l'APC d'Alger-Centre. Tout en reconnaissant qu'il n'y a jamais eu de recours à la justice contre les afficheurs illégaux, malgré le préjudice causé à la commune, l'élu souligne que « chercher une solution à ce problème est à l'ordre du jour ». L'APC Alger-Centre procédera certainement à un ménage, chassera ainsi les annonceurs anarchiques et fera enfin respecter la loi. Cette loi somme les autorités à se soucier de cet argent perdu et qui aurait pu soulager les recettes communales. Des chiffres à retenir Depuis 2008, la wilaya d'Alger a mis en application l'arrêté du wali n° 848 du 10 mai 2005, portant approbation du règlement local de l'affichage publicitaire. Selon la wilaya d'Alger, l'affichage publicitaire a généré, jusqu'au mois de septembre dernier, plus de 3,46 milliards de dinars. 34 communes sur les 57 d'Alger ont réalisé plus de 2 milliards 941 millions de dinars, dont 577 millions de dinars ont été versés par les opérateurs sous forme de redevances aux trésoriers communaux et 2 milliards 364 millions de dinars représentant la valeur de l'investissement en mobilier urbain, qui est appelé à devenir propriété de la commune à la fin de la durée de l'adjudication, limitée à trois ans.