Résumé de la 58e partie n Alvirah est prête à vider tout son compte bancaire pour revoir son mari… Ses faits et gestes sont surveillés. Les bruits de l'aéroport étaient devenus assourdissants. «Je ne vous entends pas, s'écria Alvirah avec désespoir. Et je ne vous donnerai pas un centime avant d'avoir la preuve que Willy est en vie. — Vous pouvez lui parler.» Un instant plus tard, une voix étouffée lui parvint : «Hello, chérie.» Un immense soulagement envahit Alvirah. Son esprit, paralysé par la stupeur depuis que José lui avait raconté la disparition de Willy dans la «voiture personnelle du docteur», retrouva soudain sa vivacité habituelle. «Chéri, hurla-t-elle de manière que ses ravisseurs puissent l'entendre, conseille à ces types de prendre soin de toi. Sinon ils ne verront pas l'ombre d'un dollar.» Les mains de Willy étaient entravées par des menottes. Tout comme ses pieds. Il regarda le chef, Clarence, appliquer brutalement son pouce sur le combiné, interrompant la communication. «C'est une sacrée bonne femme que vous avez là, Willy», dit Clarence. Puis il éteignit la machine qui simulait le brouhaha d'un aéroport. Willy se sentait stupide. Si Alvirah avait réellement eu une crise cardiaque, Louis ou Vincent aurait téléphoné depuis le salon de coiffure. Il aurait dû le savoir. Quel crétin il était. Il regarda autour de lui. La planque était minable. Lorsqu'il était monté dans la voiture, le type qui se tenait caché sur le siège arrière lui avait collé un revolver sur la nuque. «Tiens-toi tranquille ou je te flingue.» Il avait ensuite senti le canon de l'arme contre ses côtes, l'obligeant à traverser le haIl et à pénétrer dans l'ascenseur poussif du bâtiment miteux. Il n'était qu'à deux blocs du Lincoln Tunnel. Les fenêtres étaient hermétiquement fermées, mais les gaz d'échappement des voitures, des camions et des bus parvenaient jusqu'à lui. Willy avait rapidement jaugé Tony et Sammy. Pas grand-chose dans le ciboulot. Il réussirait sans doute à leur fausser compagnie. Mais dès que CIarence était venu les rejoindre, annonçant qu'il avait ordonné à Alvirah de faire croire au portier que tout marchait comme sur des roulettes, Willy avait pris peur. Clarence lui rappelait Nutsy, un type qu'il avait connu quand il était gosse. Nutsy aimait tirer avec son fusil à plombs sur les nids d'oiseaux. Il était clair que CIarence était le chef. C'était lui qui avait appelé Alvirah pour lui parler de la rançon, qui avait pris la décision de passer la communication à Willy. Maintenant il ordonnait : «Renfermez-le dans la penderie. — Hé là, une minute, protesta Willy. Je crève de faim. — On va commander des hamburgers et des frites, lui dit Sammy en le bâillonnant. On te laissera manger.» Danny entortilla les pieds et les jambes de Willy dans plusieurs longueurs de corde solidement nouée et le poussa brutalement dans l'étroite penderie. La porte ne fermait pas hermétiquement et Willy les entendit chuchoter. «Deux millions de dollars, ça veut dire qu'elle doit se pointer dans une vingtaine de banques. Elle est trop maligne pour en avoir déposé plus de cent mille dans une seule. C'est le montant de l'assurance. (à suivre...)