Résumé de la 1re partie n Avirah accompagnée de son mari, Willy, va passer quelques jours de vacances au soleil de Cape Cod. Deux ans auparavant, Charley Evans avait envoyé un journaliste interviewer les Meehan sur leurs impressions après qu'ils eurent gagné quarante millions de doIlars. Qu'allaient-ils en faire ? Alvirah était femme de ménage, Willy plombier. Continueraient-ils à travailler ? Alvirah avait sans hésitation répliqué au journaliste qu'elle n'était pas à ce point stupide. Que la prochaine fois qu'elle prendrait un balai, ce serait pour se déguiser en sorcière à une soirée des Chevaliers de Colomb. Puis elle avait dressé la liste de tout ce qu'elle avait envie de faire, et en premier lieu venait un séjour à l'institut de remise en forme de Cypress Point — où elle ferait la connaissance des célébrités dont elle lisait les faits et gestes avec passion. Charley Evans, le rédacteur en chef du Globe, lui avait alors proposé d'écrire un article sur son séjour à Cypress Point. ll lui avait donné une broche en forme de soleil où était dissimulé un micro lui permettant d'enregistrer les personnes qu'elle côtoierait et d'écouter la bande sur un magnétophone pour rédiger son article. Un sourire éclaira le visage d'Alvirah au souvenir de sa broche. Comme le disait Willy, elle s'était fourrée dans un sacré pétrin à Cypress Point. Elle avait découvert le pot aux roses et failli se faire assassiner pour la peine. Mais l'expérience avait été terriblement excitante ; elle s'était liée avec tout le monde à l'institut et pouvait désormais y faire une cure gratuite chaque année. Et parce qu'elle avait aidé à résoudre l'énigme d'un meurtre sur le bateau l'an dernier, ils avaient une invitation pour une croisière en Alaska à la date de leur choix. Cape Cod était magnifique, mais Alvirah craignait secrètement de passer des vacances banales qui ne susciteraient aucun article valable pour le GIobe. C'est à ce moment précis qu'elle jeta un coup d'œil par-dessus la haie qui délimitait le terrain de leur bungalow sur la droite, et remarqua une jeune femme dans la maison voisine, appuyée à la balustrade de la véranda, le regard fixé sur la baie. C'est la façon dont ses mains agrippaient la rampe qui frappa Alvirah. Signe de tension, pensa-t-elle. Elle est tendue comme un arc. La frappa aussi la manière dont elle tourna la tête vers elle, comme si elle la fixait du regard. Elle ne m'a même pas vue, conclut Alvirah en elle-même. La distance qui les séparait ne l'empêcha pas de percevoir le chagrin et le désespoir qui se dégageaient de l'attitude de la jeune femme. Alvirah sentit sa curiosité s'éveiller. «Je crois que je vais me présenter à notre voisine, dit-elle à Willy. ll y a quelque chose qui m'inquiète chez elle.» Elle descendit les marches et se dirigea nonchalamment vers la haie. «Bonjour, dit-elle de son ton le plus amical. Je vous ai vue arriver en voiture. Nous sommes ici depuis deux heures, c'est donc à nous de vous faire bon accueil. Je me présente, Alvirah Meehan.» (à suivre...)