Ils le disent, depuis 2004, et ils le répètent à chaque occasion : le secteur des transports a besoin d'une refondation pour maîtriser le phénomène de l'insécurité routière. «En matière de sécurité routière, la situation en Algérie est devenue très préoccupante», estime la gendarmerie dans un rapport établi en avril 2007. «Toutes les actions, ajoute ce rapport, visant la sécurité routière, gagneraient en efficacité si elles étaient définies sur la base d'une connaissance approfondie de la situation existant sur le terrain.» Autrement dit : associer les services de sécurité qui sont en prise directe avec le phénomène. S'agissant des propositions, la gendarmerie préconise de «mettre en avant la sécurité routière comme chantier national et prioritaire», asseoir une politique de lutte contre le phénomène et la révision des textes législatifs et réglementaires pour en faire, non des textes épars, mais un code de la route. La police, quant à elle, avance encore d'autres propositions. Elle demande la création d'une commission nationale (composée des spécialistes des secteurs concernés) qui aura pour mission «de réviser le code de la route actuel et d'envisager une réorganisation institutionnelle et fonctionnelle». Elle demande aussi de «hâter la mise en place des organes prévus dans la loi 01-14», à l'exemple du centre national du permis de conduire, le fichier national des cartes grises et le fichier national des permis de conduire. Elle demande, également, la création d'un fonds national pour la prévention et la sécurité routière. «L'amélioration de la sécurité routière en Algérie passe par l'adoption des pouvoirs publics des politiques tenant compte des recommandations et propositions souvent répétées lors des journées d'études et séminaires par les cadres gestionnaires spécialisés dans le domaine», dans l'analyse d'un document de la Dgsn rendu public en avril 2007.