Résumé de la 63e partie n Alvirah reçoit un coup de fil de la sœur de Willy qui demande à lui parler. Elle est bien embarrassée quant à la réponse à lui donner : va-t-elle lui dire la vérité ou non ? Alvirah émit un rire qui résonna comme ces gloussements enregistrés que l'on entend dans certaines émissions de télévision. «Cordelia, il doit avoir perdu la tête, dit-elle. Willy est... il est... Elle eut une inspiration subite. «Willy est parti à Washington pour tester les moyens les moins coûteux de réparer les installations sanitaires des logements restaurés par l'administration. Tu sais qu'il fait des miracles en matière de plomberie. Le Président a appris que Willy était un as dans son domaine et l'a fait appeler. — Le Président ! » En entendant le ton incrédule de Cordelia, Alvirah se dit qu'elle eût mieux fait de citer le sénateur Moynihan ou un député quelconque. Je ne sais pas mentir, se reprocha-t-elle. Rien à faire, je ne sais pas... «Willy n'irait jamais à Washington sans toi, grommela Cordelia. Ils lui ont envoyé une voiture.» Ça, au moins, c'était vrai. Il y eut un «hum» à l'autre bout de la ligne. Cordelia n'était pas idiote. «Bon, quand il rentrera, dis-lui de venir sans tarder.» Deux minutes plus tard, le téléphone sonna à nouveau. Cette fois le numéro qui apparut n'était pas familier. Ce sont eux, pensa Alvirah. Elle s'aperçut que sa main tremblait. Se forçant à penser à son prix de comédie, elle saisit le récepteur. Son «allô» fut ferme et confiant. «Nous espérons que vous avez été à la banque, madame Meehan. — Bien sûr. Passez-moi Willy. Vous lui parlerez dans une minute. Nous voulons avoir l'argent vendredi soir. — Vendredi soir ! Nous sommes mardi. Cela me laisse seulement trois jours. Rassembler une telle somme prend du temps. — Débrouillez-vous. Je vous passe Willy. — Hello, mon chou.» La voix de Willy avait un son étouffé. Puis il dit : «Eh, laissez-moi parler.» Alvirah entendit le récepteur tomber. «Entendu comme ça, Alvirah, reprit la voix rauque. Nous ne vous appellerons plus jusqu'à vendredi soir sept heures. Vous pourrez alors parler à Willy et nous vous indiquerons où nous retrouver. N'oubliez pas, la moindre entourloupe et à l'avenir vous devrez payer pour faire réparer votre plomberie. Willy ne sera plus là pour s'en charger.» Un déclic retentit dans son oreille. Willy. Willy. La main toujours crispée sur le téléphone, elle fixa le numéro qui apparaissait sur l'écran : 555-7000. Devait-elle rappeler ? Mais supposons qu'ils répondent : ils sauraient qu'elle était sur leur piste. Elle décida plutôt de téléphoner au Globe. Comme elle s'y attendait, le rédacteur en chef, Charley, était encore à son bureau. Elle lui expliqua ce dont elle avait besoin. «Naturellement, je peux vous trouver ça, Alvirah. Vous semblez bien mystérieuse. Êtes-vous sur une affaire qui peut intéresser le journal ? — Je n'en suis pas encore certaine. » (à suivre...)