Collation n Son Excellence l'ambassadeur de la République fédérale allemande a répondu avec amabilité à nos questions en marge de la cérémonie de remise de diplôme à Meddane et Tasfaout organisée au salon d'honneur du stade du 5-Juillet. InfoSoir : D'abord, un mot sur cette cérémonie. Johannes E. Westerhoff : En entrant dans cette salle, je me suis tout de suite rendu compte que nous étions entre amis. D'ailleurs, je me sens toujours avec mes amis en Algérie. Dans le domaine du football, il y a eu une longue tradition entre l'Algérie et l'Allemagne. Je suis très content d'avoir rencontré cet après-midi bon nombre d'Algériens qui ont effectué, soit leurs études, soit une partie de leur formation en Allemagne. Au sein du ministère de la Jeunesse et des Sports, il existe aussi des cadres qui ont un passé allemand pour ainsi dire. Tout cela est de bon augure pour continuer dans cette voie de collaboration entre les deux pays dans un domaine qui est très important dans la vie, le football. Pour chaque peuple, c'est un élément de cohésion, joie et d'amitié. Y aura-t-il d'autres initiatives, hormis celle qui concerne la formation ? C'est un programme qui va dans la continuité. Nous proposons des stages de formation et l'Algérie est invitée à répondre à des sollicitations. Jusqu'ici, elle a toujours répondu par la positive. Je suis certain qu'à l'avenir, il y aura d'autres initiatives plus importantes pour la jeunesse des deux pays. Il y avait, par le passé, beaucoup d'équipes allemandes qui venaient se préparer en Algérie, notamment en hiver. Quelles sont les raisons qui font qu'elles ne viennent plus ? Je pense que depuis quelque temps, il y a eu beaucoup d'événements sportifs internationaux en Allemagne, comme les jeux Olympiques et les différentes Coupes du monde. Des mesures de préparation très particulières ont été proposées. Pour l'instant, je n'ai pas les détails pour vous répondre exactement, mais à l'avenir je reste persuadé qu'il y aura des propositions concrètes pour revenir à ce qu'il y avait par le passé. On se souvient qu'il y avait même des champions du monde, à l'image de Heike Dreschler, qui sont venus se préparer en Algérie. Ah bon ! vous voyez, vous venez de m'apprendre quelque chose. C'est déjà une preuve supplémentaire de l'existence d'étroites relations entre nos deux pays par le passé et nous œuvrons à perpétuer la tradition. En parlant de cadre d'amitié, est-il possible d'organiser un match amical entre l'Algérie et l'Allemagne ? J'ai pensé sérieusement à cette hypothèse, mais très franchement ce sera très difficile d'organiser une confrontation amicale avec votre équipe nationale. Mais pour les juniors, c'est faisable. C'est une perspective et un rêve pour moi. Je viens d'en parler avec les responsables du football algérien. Mais ce que je souhaite, c'est un match entre les deux équipes nationales féminines. L'Allemagne est championne du monde et l'Algérie est championne arabe, ce sera un match entre championnes, quoi. Nous travaillons sur ce projet, mais je ne promets rien. En évoquant Algérie-Allemagne, les Algériens se rappellent toujours le fameux match entre les deux équipes au Mondial espagnol en 1982. Comment avez-vous vécu ce match et la défaite de l'Allemagne ? En 1982, je me trouvais à mi-chemin entre l'Allemagne et l'Indonésie où j'étais en poste. Mes amis algériens m'en ont parlé et les souvenirs me sont revenus, mais croyez-moi, la défaite de l'Allemagne s'est éclipsée après les performances de l'équipe par la suite. Nous avons réussi à remporter la Coupe du monde (en 1990 ) et à nous qualifier régulièrement au Mondial, mais l'Algérie se faisait éliminer malheureusement. La mémoire collective des Allemands a plutôt évacué le souvenir de cette défaite. Vous êtes ici en Algérie depuis deux ans, comment avez-vous trouvé le pays ? J'étais extrêmement heureux de me voir muter, à ma demande, ici en Algérie. Dès le premier jour, je me suis senti chez moi. Sur le plan professionnel, il y avait beaucoup de travail à faire puisque la collaboration est étroite dans tous les domaines. Depuis mon arrivée, je fais tout pour élargir cette coopération et je peux constater aujourd'hui qu'elle est couronnée de succès. Sur le plan privé, tout ce que je peux dire, c'est que nous avons un très grand nombre d'amis algériens et qui le resteront même après mon départ.