Résumé de la 67e partie n Willy a «augmenté» le bruit de la chasse d'eau, ce qui irrite Clarence et empoisonne l'atmosphère du groupe des ravisseurs... Tony en avait visiblement assez. Ses petits yeux prenaient un éclat vitreux tandis qu'il regardait la télévision, dont il avait baissé le son au maximum. Willy était assis à côté de lui, attaché à la chaise, son bâillon suffisamment lâche pour qu'il puisse prononcer un minimum de mots à travers ses lèvres fermées. A la table, Sammy faisait une interminable réussite. Plus tard dans l'après-midi, Tony se lassa de la télévision et l'éteignit brutalement. «T'as des mômes ?, demanda-t-il à Willy. Willy savait que s'il voulait sortir vivant de ce trou, il lui fallait miser sur Tony. S'efforçant d'oublier les crampes et les courbatures qui lui engourdissaient les membres, il raconta à Tony qu'Alvirah et lui n'avaient jamais pu avoir d'enfant, mais qu'ils considéraient leur neveu, Brian, comme leur propre fils, spécialement depuis que la mère de Brian, la sœur de Willy, avait été rappelée auprès du Seigneur. «J'ai six autres sœurs, expliqua-t-il. Elles sont toutes religieuses. Cordelia est l'aînée. Elle va avoir soixante-huit ans.» Tony resta bouche bée. «Sans blague ! Quand j'étais gosse et que je traînais dans les rues, en soulageant les femmes de leur porte-monnaie pour me faire un peu de fric, si tu vois ce que je veux dire, je m'suis jamais attaqué à une nonne, même quand elle se rendait au supermarché avec des billets dans les poches. Et si j'avais fait un bon coup, je laissais un ou deux biftons dans la boîte aux lettres du couvent, en signe de gratitude comme tu dirais.» Willy fit mine d'être impressionné par la générosité de Tony. «Vous allez la fermer, oui ? aboya Clarence depuis son lit. J'ai la tête en marmelade.» Willy pria silencieusement Dieu tout en proposant : «Vous savez, je pourrais arranger cette fuite si j'avais seulement une clé à molette et un tournevis.» S'il pouvait au moins atteindre la chasse d'eau, il inonderait rapidement cet endroit pourri. Le service de I'hôtel accourrait dans la chambre pour arrêter la montée des flots, et ces types auraient plus difficilement tiré sur lui. Sœur Cordelia savait qu'il se passait quelque chose d'anormal. Malgré toute son affection pour Willy, elle n'imaginait pas le Président envoyant une voiture particulière le chercher. Et il y avait autre chose : Alvirah était toujours si franche que vous lisiez en elle comme dans le New York Post. Mais lorsque Cordelia avait voulu téléphoner à Alvirah mercredi matin, elle n'avait eu personne. Puis, quand elle l'avait enfin jointe à trois heures et demie, Alvirah lui avait paru essoufflée. Elle s'apprêtait à sortir, avait-elle expliqué, mais sans dire où. Bien sûr que Willy allait bien. Pourquoi en serait-il autrement ? Il serait de retour pour le week-end. (à suivre...)