Résumé de la 73e partie n Alvirah n'arrive pas à situer la chambre où Willy est détenu. Elle propose de travailler même le jour, le patron accepte. En s'en allant Alvirah remarqua quelques visages familiers au bar. Louie qui avait fait sept ans de prison à la suite d'un braquage de banque et était ceinture noire de karaté ; Al un ancien garde du corps d'un prêteur sur gages, incarcéré pendant quatre ans pour voies de fait ; Lefty dont la spécialité était les voitures trafiquées. Elle sourit intérieurement. Maeve ne lui avait pas fait défaut c'étaient ses hommes. Parfaitement entraînés, ni Louie, ni Al, ni Lefty ne manifestèrent par un signe quelconque qu'ils la connaissaient. Willy avait ramené la fuite à ses proportions initiales quand Clarence lui cria de cesser de donner des coups de marteau. «Laisse ça maintenant. Je ne peux supporter ce bruit pendant vingt-quatre heures de plus.» Et après ? se demanda Willy. Il restait un espoir. Sammy était fatigué de le surveiller pendant qu'il s'affairait autour du réservoir d'eau. Demain il serait moins attentif. Dans la nuit, Willy s'assura que ses services seraient à nouveau nécessaires en rampant jusqu'au réservoir et en augmentant le débit de la fuite. Le lendemain matin, Clarence avait les yeux rougis par la fièvre. Tony se mit à parler d'une ancienne petite amie qu'il avait l'intention de retrouver le jour où ils regagneraient leur planque dans le Queens et personne ne lui dit de la fermer. Ce qui signifie, songea Willy, qu'ils se fichent pas mal que je les écoute. Quand le petit-déjeuner arriva, Willy, à l'abri des regards dans sa penderie, sursauta si violemment que le revolver de Sammy faillit partir. Cette fois-ci, il n'entendit pas seulement une voix dont les inflexions lui rappelaient celles d'Alvirah. C'était la voix chantante d'Alvirah qui demandait à Tony si la migraine de son frère s'était dissipée. Sammy chuchota à-l'oreille de Willy : «Tu es devenu-fou ou quoi ?» Alvirah le cherchait. Willy devait l'aider. Pour ça, il devait retourner dans la salle de bains, faire mine de s'occuper de la chasse d'eau, et taper avec la clé à molette sur le rythme de And the band played on, leur chanson, celle que l'orchestre jouait quand il avait pour la première fois invité Alvirah à danser, il y avait plus de quarante ans. L'occasion se présenta à lui quatre heures plus tard quand, clé et tournevis en main, Sammy tremblant à ses côtés, obéissant aux ordres furieux de Clarence, il se remit à sa tâche qui consistait à réparer et saboter simultanément la chasse d'eau. ll prit soin de ne pas forcer la note. Sammy lui reprochant de faire trop de bruit, il lui répondit calmement que cette chambre méritait des toilettes convenables. Grattant sa barbe de quatre jours, mal à l'aise dans son costume froissé, Willy entreprit d'envoyer des signaux à trois minutes d'intervalle : tap-tap tapppp tapppp. tapppp. (à suivre...)