L'incendie déclenché par le télescopage de deux trains résiste encore aux efforts des sapeurs-pompiers, alors que le risque d'une catastrophe écologique semble écarté. Le ministre des Transports a affirmé ce matin privilégier l'hypothèse de l'erreur humaine dans l'accident. C'est du moins la conviction du ministre des Transports. S'exprimant ce matin sur les ondes de la Chaîne III, Mohamed Meghlaoui a mis hors de cause la qualité des équipements et l'état de la voie. «La voie n'a rien à voir avec l'accident. Normalement, ce genre d'accident ne peut arriver avec le système de cantonnement des trains qui est géré par la signalisation. Or, il se trouve que le train et la locomotive ont été engagés sur la même ligne. Il n'y a pas de raison technique pour qu'une locomotive rencontre, dans un tunnel, un train de marchandises. Je le dis : c'est une erreur d'aiguillage. Personnellement je privilégie l'erreur humaine, en attendant que la commission fasse toute la lumière sur les causes réelles, les circonstances et les conditions de cet accident.» Le ministre a balayé d'un revers de la main l'hypothèse d'une défaillance des pouvoirs publics qui n'auraient pas «mis en place des règles prudentielles et de sécurité». «Non, je le dis catégoriquement. Parce que les règles de sécurité ferroviaires sont précises, elles sont écrites. Tous ceux qui travaillent sur la circulation ferroviaire travaillent par écrit, et on pourra reconstituer tout ce qui a été fait avant l'accident et déterminer les responsabilités. Il n'y a pas d'erreur de procédure, il n'y a pas d'erreur de réglementation, il y a, à mon avis, défaillance humaine parce que ces deux trains n'avaient pas à être au même endroit et à la même heure», a-t-il répété. Revenant sur les circonstances de l'accident qui a eu lieu, tôt dans la matinée de jeudi dans un tunnel près d'Ammal dans la wilaya de Boumerdès, le ministre a indiqué qu'il y a eu «une rencontre frontale entre un train de transport de carburant et une locomotive sans wagon à l'intérieur d'un tunnel de 700 mètres et un feu s'est déclenché.» 4 personnes ont été blessées et une autre est toujours portée disparue, a-t-il confirmé. 48 heures après, les services de la Sntf en sont toujours à la phase qui consiste à «tenter d'accéder à l'intérieur du tunnel pour savoir exactement ce qui s'est passé et entamer la phase de dégagement de la ferraille de la locomotive et du wagon». Il sera ensuite procédé, selon le ministre, «à un diagnostic de l'état du tunnel qui a subi de hautes températures pour rétablir la voie». Même étant une prérogative de la Sntf, cette opération sera menée avec le concours d'experts d'une entreprise étrangère qui effectue des travaux à Oued Djer et qui dispose du matériel de travaux sur tunnels. En attendant, la voie reste fermée et le ministre n'a pas souhaité avancer un délai pour sa réouverture et des mesures ont d'ores et déjà été prises pour alimenter en hydrocarbures les villes de Bordj Bou- Arréridj, de Constantine et la raffinerie de Skikda. Dernière minute l Selon un responsable de la Sntf, contacté ce matin, l'incendie qui s'est déclenché après le télescopage n'est pas totalement maîtrisé par les agents de la Protection civile, puisqu'il restait encore, ce matin, quelques poches de feu. Les équipes techniques de la Sntf et les agents de la Protection civile ont évolué à l'intérieur du tunnel sur 200m et ont pu dégager, du côté de Beni Amrane, trois wagons : deux hier soir et un ce matin. Le même responsable a exclu toute éventualité de pollution du barrage de Kedarra puisque le carburant transporté a été consumé par le feu. Enfin, la gare de Bouira demeurait toujours fermée ce matin.