Réflexion n Après avoir traité l'idée d'un championnat à blanc, dans notre édition de dimanche dernier, InfoSoir revient sur le sujet pour enrichir le débat. A cet effet, plusieurs spécialistes du football algérien évoquent avec intérêt le fameux plan Boulogne. Un plan qui a été derrière la relance du football français dans les années 1970, comme étant la solution pour la sortie de crise de notre sport roi. Seulement, à aucun moment la France, citée aujourd'hui par les grandes nations du football comme étant la référence en matière de formation, n'a jamais songé à arrêter la participation de ses sélections et clubs aux joutes internationales ni décidé d'un championnat à blanc comme le suggèrent certains de nos acteurs. Une étude récente réalisée par l'Observatoire des footballeurs professionnels, groupe de recherche rattaché à deux organismes, l'un suisse, le Centre international d'étude du sport (Cies), de l'université de Neuchâtel, et l'autre français, le Centre d'étude et de recherche sur le sport et l'observation des territoires (Cersot), de l'université de Franche-Comté, a montré que le championnat français était atypique, avec moins d'internationaux et moins d'étrangers mais plus de joueurs formés au club et des effectifs plus stables. En matière de puissance économique et de notoriété sportive, le football français en souffre par rapport à ses quatre grands voisins que son l'Angleterre, l'Espagne, l'Italie et l'Allemagne, mais à défaut de pétrole, comme ont conclu les initiateurs de cette étude, il demeure plus que jamais condamné à avoir des idées. Et c'est ce qui manque vraiment à notre football, et ce n'est pas l'option d'aller vers un championnat à blanc durant deux ou trois ans qui serait la plus originale ou la plus salvatrice. Tenez par exemple le président de l'Entente de Sétif, Abdelhakim Serrar, lui, est pour un championnat à blanc dans l'immédiat sans en expliquer vraiment les raisons se limitant à la faible représentativité de nos clubs et sélections sur le plan international ou bien à l'argent qui circule dans le milieu du football, y compris dans les divisions les plus inférieures. Mais Serrar oublie-t-il qu'il est parmi les présidents qui ne lésinent pas sur les gros sous pour s'attirer des joueurs à coups de centaines de millions de centimes ? Il y a trop d'argent dans le football, crient certains. Or, le problème ne se pose pas en terme d'argent, mais en terme d'utilisation de cette manne qui provient de l'Etat et des différents sponsors.