En partant des résultats des différentes enquêtes réalisées sur la violence à l'égard des femmes et en mettant de côté le nombre de femmes ayant avoué qu'elles étaient victimes de violences physiques, on sort avec un constat tout à fait déplorable, notamment en termes de prise en charge. Ainsi, selon le ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale, près de 500 000 Algériennes avouant être victimes de violences physiques répétées, ne peuvent trouver d'aide spécialisée, spécifique et continue (matérielle psychologique, juridique…) qu'auprès du centre étatique de Bou Ismaïl, et ce, en dépit des centres et cellules d'écoute mis en place par le mouvement associatif. Au total, on compte seulement trois centres d'accueil pour femmes victimes de violence dont deux issus du mouvement associatif. Deux sont toujours en projet, l'un dépendant du ministère de l'Emploi et de la Solidarité national et l'autre d'une ONG. Pour combler ce vide flagrant, les autorités font souvent appel aux centres d'accueil non spécialisés pour accueillir provisoirement ces femmes. Il s'agit principalement de centre ou foyer pour personnes âgées, du centre de redressement ou d'établissement pour l'accueil provisoire de personnes démunies (SDF et autres). Quant aux centres d'écoute dédiés aux femmes victimes de violence, ils sont en quasi-totalité à l'initiative du mouvement associatif ou des syndicats plus précisément de l'Ugta. Devant ce déficit confirmé, le département de Nouara Djafar compte, selon la nouvelle stratégie de lutte contre la violence à l'égard des femmes, mettre en place des structures pour l'écoute, l'accompagnement en partant des soins, de l'enregistrement de la plainte, de la présentation à la justice, jusqu'à l'orientation vers les structures d'accueil des victimes. On parle également de la mise en place au niveau des services de police et de la gendarmerie, des infrastructures d'accueil d'urgence et temporaire et de la prise en charge de la personne lésée ou d'une solution définitive.