Actions n Quelle politique et quelle stratégie nationales de formation pour que la femme soit un véritable acteur dans le développement économique ? Environ 59 000 femmes au foyer ont bâti leur propre microentreprise pour une activité artisanale à domicile et les pouvoirs publics s'attendent, à la faveur des différents dispositifs actionnés depuis 2004, à un engouement meilleur dans les mois et années à venir. «58 809 femmes au foyer ont bénéficié de microcrédits dans le cadre du dispositif de l'Angem, ce qui constitue plus de 70% de la totalité des crédits alloués par cet organisme et nous nous attendons à un taux beaucoup plus élevé dans les années à venir», s'est félicité, El Hadi Khaldi, ministre de la Formation professionnelle, hier, lors de l'ouverture officielle, à la salle El-Mouggar (Alger), de la conférence nationale sur la formation et l'accompagnement de la femme rurale et de la femme au foyer. Longtemps marginalisées, les femmes rurales bénéficieront dorénavant d'un suivi méthodique. «1 486 centres d'accompagnement ont été créés dans les zones rurales à travers lesquelles les femmes au foyer pourront assimiler les techniques de monter elles-mêmes leurs propres petites entreprises», a encore expliqué M. Khaldi. De 5 millions à 40 millions de centimes, selon l'ampleur du projet avec un taux d'intérêt n'excédant pas les 2%, ces microcrédits auront le mérite, selon Djamel Ould Abbas, ministre de la Solidarité nationale, de sortir la femme au foyer – notamment celle des zones rurales – de son «isolement» et d'en faire «un vecteur important dans le développement économique». Pour Mme Nouara Djaâfar, ministre déléguée chargée de la Famille, les dispositifs spécifiques mis en place pour l'intégration de la femme au foyer auront certainement un impact positif sur «le pouvoir d'achat des ménages, puisque des facilitations sont accordées à ces femmes pour pouvoir bénéficier de la matière première et d'écouler sur le marché leurs produits finis». Mme Djaâfar ira jusqu'à certifier, devant les déléguées des 48 wilayas présentes dans la salle, que de telles mesures d'accompagnement déboucheront inéluctablement sur «le resserrement des liens familiaux». Parlant de la stratégie de son département, Rachid Benaïssa, ministre délégué au Développement rural, fera savoir que les efforts fournis dans ce sens ne doivent, en aucun cas, oublier la catégorie des femmes. «Les femmes dans le monde rural sont une population estimée à plus de 6,5 millions et il ne faut, en aucun cas, les oublier», dira-t-il en substance, tout en signalant l'existence de presque 3 500 associations de femmes qui ont des ramifications dans le monde rural. Prenant en dernier la parole, le Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a souligné l'importance de ces dispositifs lancés à l'adresse des femmes à travers le territoire national et ce, à l'effet de booster les efforts intra-muros des ménages et affirmera que «les pouvoirs publics veilleront à éviter la dislocation de la cellule familiale, devenue une véritable mode en Occident».