«46%des femmes en Algérie travaillent dans l'informel». C'est ce qu'a déclaré hier la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Mme Nouara Djaâfar, lors de l'installation de la Commission nationale chargée de la préparation d'une conférence sur la stratégie nationale de formation des femmes au foyer. Un chiffre alarmant si on prend en considération les dernières estimations qui indiquent que le nombre de femmes ayant un emploi en Algérie reste faible et ne représente que 15% de la population active selon le rapport 2006 du Cnes et du Pnud. La commission sera installée à l'occasion de la Journée mondiale de la femme sous le thème de «Politique et stratégie nationale de formation pour que la femme rurale soit un véritable acteur du développement rural». Cette commission est présidée par Mme Cherguou Akila, directrice de la formation continue et des relations interministérielles au ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels. Elle regroupe des représentants de plusieurs secteurs, notamment la famille et la condition féminine, le développement rural et le travail, l'emploi et la sécurité sociale, ainsi que le mouvement associatif. Pour redonner à la femme algérienne sa dignité et sa place dans la société pour qu'elle participe activement au développement économique du pays, Mme Nouara Djaâfar a ajouté que «de nombreuses femmes ont créé leurs propres projets dans le cadre du projet de 100 locaux par commune», «le hic est que ces femmes n'arrivent pas à commercialiser leurs produits». «Cette rencontre, indique Mme Djaâfar, sera mise à profit pour tenter de trouver des solutions à ce problème qui se pose». Pour les femmes au foyer qui n'arrivent pas à rejoindre les centres de formation, la ministre déléguée a précisé qu'il faut les sensibiliser d'une part et être d'autre part sur le terrain pour informer les parents ainsi que les jeunes filles et les inciter à bénéficier de ce programme. Cela, dans le but de faire sortir la femme rurale de son isolement et casser l'image de la femme qui n'occupe pas de poste de travail. La femme est la préoccupation de tous les représentants du gouvernement, ce qui manque aujourd'hui, estime-t-on, c'est l'organisation. Chaque ministère et administration a un rôle à jouer. Pour sa part, le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, M.El Hadi Khaldi a exigé la participation de la femme au foyer à la formation professionnelle. Il a souligné que «aujourd'hui il y a 45.000 femmes au foyer qui suivent des formations dans des centres spécialisés». «Et pour multiplier ce chiffre, nous avons décidé d'organiser le 7 et le 8 mars prochain une exposition pour permettre aux différentes wilayas d'exposer leurs produits» précise-t-il. Le nombre des effectifs augmentera s'il y a une volonté de la part des mouvements associatifs et des autorités locales de donner corps à cette démarche gouvernementale. M.El Hadi Khaldi affirme qu'«en marge de cette manifestation, nous organiserons un séminaire pour débattre les problèmes de la formation dans le milieu rural».