Manifestation n Une exposition collective colorée et éclectique, initiée à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme, se tient à l'institut culturel Cervantès – Centre culturel espagnol. «Le 8 mars est une date importante», a tenu à préciser le directeur de l'institut. Et d'ajouter : «A cette occasion, on a voulu alors marquer l'événement en organisant au sein même de l'institut une exposition collective regroupant des artistes peintres femmes des deux rives de la Méditerranée.» Ainsi, l'exposition - elle a pour titre «La Méditerranée qui nous unit» – rassemble dans un même espace des artistes espagnoles et algériennes : Maria Pretel, Eugenia Mugnani, Marta Duran, Marissa Blasco, Farida Sellal, Valentina Ghanem… «L'objectif de cette exposition consiste à établir un dialogue entre les artistes algériennes et leurs homologues espagnoles», a expliqué le directeur de l'institut. S'exprimant sur l'art, les artistes, espagnoles comme algériennes, se sont accordées à dire que «lorsqu'il est pratiqué par des femmes, est d'emblée catalogué comme étant un art féminin». Une dénomination qu'elles réfutent formellement et jugent inconvenante, voire sexiste. «L'art, c'est de l'art, qu'il soit exercé par l'homme ou par la femme», a relevé Marga Riera. Et de poursuivre : «L'art n'a pas et ne peut avoir ni sexe ni frontière.» Il se trouve toutefois qu'il y a, à travers l'art, une façon de dire la femme. Cela revient aussitôt à dire que l'art est une inscription permanente de la femme dans l'espace de la créativité. «C'est une revendication d'une vitalité, d'une sensibilité», se sont-elles exprimées à l'unanimité. Maria Riera a, de son côté, ajouté que «l'art s'avère l'unique façon qui justifie ma vie». Cette réflexion est partagée également par les autres. Interrogées plus tard sur les raisons qui les motivent à peindre, toutes ont répondu que «c'est par vocation et passion». Il y a aussi l'engagement. «Je peins par amour, parce que j'aime le faire, j'aime faire les belles choses, j'aime les couleurs, et par engagement, parce que je suis là au quotidien, je résiste au temps et aux difficultés», a expliqué Djahida Houadef. Yasmina Gaâdoun a, pour sa part, expliqué que «peindre, c'est une manière d'exister autrement», alors que pour Yamina Gouichiche «il s'agit d'un défi qu'elle relève par rapport à l'homme», «c'est une force physique avec une sensibilité plus grande que celle de l'homme», a-t-elle ajouté. Pour Nefer Roviraa, «l'art se révèle une façon qui me donne satisfaction de la vie, c'est un besoin intérieur que je ressens et qui me pousse à peindre». Ainsi, l'art devient une nécessité psychique, une seconde vie, une seconde nature. Enfin, interrogées sur le 8 mars, toutes ont regretté que la femme soit ramenée à une seule date. Pour elles, la femme n'existe pas seulement qu'à travers le 8 mars. Elle existe toute l'année, jour et nuit, à travers la vie au quotidien. l Douze femmes, donc douze façons d'approcher l'art et de l'exposer. L'approche se révèle certes différente d'une artiste à l'autre, puisque chacune se l'approprie et l'interprète selon son vécu et son expérience personnelle, mais il s'agit d'une même passion pour l'art, celle de le dire en formes comme en couleurs. L'exposition démonstrative et attachante comprend plusieurs styles et des thématiques inspirées aussi bien de la réalité que de la vie intérieure. Elle propose à travers la peinture, la sculpture ou encore la photographie, divers imaginaires et des sensibilités plurielles. Marga Riera, inspirée par le sud et notamment par la vie touareg, peint quatre tableaux qui, assemblés, constituent une seule peinture, une seule histoire, celle de la femme targuie en train par exemple de jouer de l'imzad…