Ambition n Le désir de voyager est plus fort que la menace terroriste. «La violence terroriste a affecté lourdement l'image de notre pays et a engendré des dommages terribles pour le tourisme, mais nous sommes sortis de cette période difficile.» C'est en ces termes que s'est exprimé, hier, vendredi, le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, Chérif Rahmani, dans le cadre du 1er Salon international du tourisme de Paris (13-17 mars). «Il n'y a pas de risque zéro, il faut vivre avec la menace terroriste qui peut surgir dans n'importe quel territoire du globe (…) Le désir de voyager est plus fort que la menace terroriste», a ajouté le ministre, cité par l'APS. L'Algérie participe à ce salon pour justement gommer sa mauvaise image en termes de sécurité. Au premier jour, le stand Algérie n'a pas désempli. «Des perspectives prometteuses se dessinent», ont confié à l'APS plusieurs participants nationaux. Chérif Rahmani avait déclaré, jeudi, que la participation de notre pays «vise la mise en tourisme de l'Algérie pour qu'elle se fraye une place sur le marché mondial et méditerranéen». Ce n'est pas l'intérêt qui manque. Les investisseurs français du Medef (patronat) ont, en fait, exprimé, hier, leur intérêt pour le marché algérien du tourisme, lors d'une rencontre, vendredi, à Paris, avec M. Rahmani. «Il y a un potentiel touristique majeur en Algérie», a déclaré Alain Leroy, ambassadeur français en charge du projet pour l'Union méditerranéenne. «Il y a un intérêt bilatéral et régional sur lequel il est temps de travailler ensemble», a-t-il ajouté. Pour sa part, l'ancien Premier ministre français, Edith Cresson, a souligné que l'Algérie et la France «peuvent aller de l'avant» tant «il y a beaucoup de projets pour développer le tourisme en Algérie». Mme Cresson a ajouté que les investisseurs français ont «trouvé extrêmement intéressante» la stratégie algérienne de développement touristique. M. Rahmani a confirmé l'intérêt exprimé par les investisseurs : «Il y a eu une très bonne écoute, beaucoup d'échanges et de questions, et on est arrivé à la conclusion que les chefs d'entreprises du Medef se déplaceront en Algérie pour voir concrètement nos projets.» «Ils ont aussi exprimé leur intention de s'associer avec des partenaires algériens pour lancer en commun des projets touristiques», a-t-il ajouté. «Notre stratégie visant à faire du tourisme une priorité» et «le nouveau positionnement de l'Algérie sur le marché mondial du tourisme» ont «convaincu nos partenaires français», a-t-il relevé. L'Algérie ambitionne d'accueillir 2,5 millions de visiteurs en 2015. En 2007, elle a accueilli 1,74 million de voyageurs dont 1,23 million d'Algériens résidant à l'étranger. Durant l'année dernière, le secteur a généré en Algérie 215,3 millions de dollars. Le gouvernement souhaite que le tourisme puisse, à terme, faire contrepoids aux hydrocarbures, source quasi unique de revenus en devises à l'heure actuelle.