Les populations des contrées allant des Babors aux Nememchas et aux oasis d'El-Oued ont marché hier contre la folie suicidaire des terroristes et pour défendre une Algérie unie contre les appétits des marchands de la haine et de la mort. À Constantine, ils étaient nombreux les manifestants contre le terrorisme et pour la paix, dont des adhérents du mouvement associatif, des étudiants, des enseignants et des militants des partis politiques lourds. Plusieurs anciens partisans de l'ex-parti dissous et de jeunes venus des quartiers, réputés difficiles, étaient parmi les marcheurs. Les banderoles brandies, elles, étaient politiquement neutres, portant des slogans rassembleurs en ces moments de précampagne électorale. À El-Oued, les habitants ont afflué, hier, de tous les coins du territoire de la wilaya pour protester contre le double attentat qui a secoué la capitale la semaine dernière. Plus de 30 000 personnes ont répondu au mot d'ordre lancé par les acteurs influents du mouvement associatif et de la classe politique locale. La marche a traversé les principales artères de la ville aux Mille Coupoles. La marche d'El-Oued, qui a drainé même des écoliers qui ont séché de leur propre chef les bancs de l'école, s'est distinguée par la participation des repentis de l'ex-AIS, du GIA et du GSPC. Ces derniers, désormais de retour au sein de la société, ont réitéré le rejet du recours à la violence pour accéder au pouvoir dans un pays déjà meurtri par l'exploitation de la religion à des fins politiques. “Nous protestons tous contre le terrorisme ignoble, nous sommes avec la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, qui reste la seule issue pour sortir l'Algérie de la crise sécuritaire”, nous a précisé un repenti présent parmi les protestants. À Mila, environ 10 000 personnes ont répondu à l'appel à la marche contre le terrorisme. Une marche impressionnante, comme on n'en a jamais vu à Mila ! Les marcheurs contre le terrorisme, qui ont retenu pour point de départ un lieu hautement symbolique, le rond-point où est érigée la statue de Abdelhafid Boussouf en l'occurrence, ont sillonné la ville jusqu'à l'esplanade de la wilaya, soit un itinéraire long de plus de 3 kilomètres. Brandissant des banderoles et des portraits du président de la République, les marcheurs n'ont cessé de scander des slogans contre la violence terroriste. À Guelma, des milliers de personnes étaient hier au rendez-vous contre le terrorisme et pour la réconciliation nationale. Les participants ont dénoncé le terrorisme et exprimé leur soutien aux forces de sécurité à travers leur chef suprême, le président de la République. Les manifestants ont réitéré le “Oui à la réconciliation nationale”, “Non au terrorisme”, “L'Algérie debout”, “Vive l'Algérie”, “Tous mobilisés contre l'intégrisme”. Tels sont les slogans scandés par les enfants de Sidi-Rghis à Oum El-Bouaghi. En effet, Après un rassemblement sur l'esplanade de la municipalité, la marche s'est ébranlée au rythme de “Viva l'Algérie, non au terrorisme”. Un message on ne peut plus clair adressé particulièrement aux troupes des Droudkel et Mokhtar Belmokhtar, ainsi qu'à leurs relais. À Batna, qui a enterré jeudi dernier une des victimes de l'attentat qui a ciblé le Palais du gouvernement, des milliers de manifestants, essentiellement des jeunes, ont occupé tôt dans la matinée la place de la Concorde pour se diriger ensuite, dans une imposante marche, vers le siège de la wilaya en traversant l'artère de Biskra et le centre-ville. Les monts des Aurès ont repris les échos des slogans d'une foule rejetant la violence et les tentatives de manipulation qui se greffent autour du fait terroriste. À Skikda, la marche a été imposante avec une participation record de citoyens venus des contrées les plus éloignées de la wilaya. Tous les organismes et services ont été désertés pour répondre favorablement au mot d'ordre lancé par les acteurs influents sur la scène associative et politique locale. Le nombre des marcheurs est difficilement estimable du fait que la foule était compacte et dense le long de l'artère principale de la ville. Devant l'Hôtel de ville, destination finale de cette marche, une motion de dénonciation du terrorisme et de soutien à la réconciliation nationale a été lue et présentée. Souheila Betina et correspondants