Encadrement n Sur les 22 pays membres de la Ligue arabe, seuls 8 ont des organisations nationales de défense des droits de l'homme. Les représentants des organisations arabes des droits de l'homme, réunis depuis hier à l'hôtel El-Aurassi (Alger), sont tombés à bras raccourcis sur les régimes politiques de la région, accusés de castrer leurs peuples. C'est en tout cas la tendance des débats qui ont lieu, hier, premier jour de «la rencontre d'Alger des institutions nationales arabes des droits de l'homme», 4e du genre. Le ton a été donné, dès l'ouverture des débats, par le représentant jordanien. «Nous avons la fâcheuse habitude de poser des problèmes, pas les solutions. Nous discutons toujours de ce qui est voulu, jamais de ce qui est possible, de ce qui est réalisable. Nous acceptons que les autres se solidarisent avec nous, mais nous ne sommes pas disposés à nous solidariser avec les autres…», a déclaré l'intervenant, s'exprimant à propos du «monde arabe et de la mondialisation». L'orateur a donné l'exemple des manifestations publiques qui s'organisent à travers plusieurs pays occidentaux au profit des Palestiniens pris en otage par Israël, au moment où le monde arabe se mure dans un silence lourd de sens. Dans une brève intervention, le représentant palestinien a estimé qu'il est honteux pour les pays de la région d'intégrer ce nouvel ordre mondial – la mondialisation – avec, en 2008, près de 100 millions d'analphabètes, suivant le contenu classique qu'on donne à ce terme, autrement dit des personnes ne sachant ni lire ni écrire. Se référer à l'analphabétisme lié à l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication, risque d'aggraver ce fléau qui freine tout processus de développement. Au-delà du constat établi, la question soulevée lors de cette rencontre est le «rôle des institutions nationales des droits de l'homme». Dans un message adressé aux participants et lu par un représentant de la présidence, le président de la République, qui patronne la rencontre, a affirmé qu'aucun respect des droits de l'homme n'est possible dans un climat d'insécurité. Auparavant, Boutros Boutros Ghali, ancien secrétaire général de l'ONU, a mis en garde contre les répercussions de la mondialisation, dans l'avenir, sur le respect des droits de l'homme dans le monde arabe. «La démocratie a besoin des droits de l'homme», a-t-il déclaré. Si la région a beaucoup à faire s'agissant du respect des droits des populations, elle a aussi du travail à réaliser dans l'encadrement à travers la mise en place d'Institutions nationales des droits de l'homme (INDH). Selon un document de la commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme, sur les 109 INDH qui existent à travers le monde, seules 8 le sont dans le monde arabe sur un potentiel de 22 pays membres de la Ligue arabe. Les explications de l'ambassadeur américain l Présent, hier, à la cérémonie d'ouverture officielle de la 4e rencontre des institutions arabes des droits de l'homme, qui se tient à l'hôtel El-Aurassi, l'ambassadeur des Etats-Unis, en poste à Alger, s'est exprimé à propos des consultations qu'il avait engagées avec plusieurs formations politiques et associations à propos de la révision de la Constitution en Algérie. «Les rencontres de l'ambassade des Etats-Unis à Alger avec les représentants de partis politiques ou des membres de la société civile entrent dans le cadre des programmes d'échanges sur les plans social et culturel entre les deux pays. Il est normal que les Etats-Unis s'intéressent à la politique algérienne et que l'Algérie s'intéresse à la politique américaine», a déclaré à la presse Robert Ford. M. Ford a ajouté que les USA n'avaient pas à «s'ingérer dans des sujets tels que la révision de la Constitution ou le troisième mandat».