Lors d'une table ronde organisée, hier, par le centre de presse d'El Moudjahid autour de la question des droits de l'homme, du droit et de l'arsenal juridique existant sur le plan national et international, les intervenants, notamment des juristes et des professionnels du droit, ont fait le point sur la situation des droits de l'homme dans notre pays.Dans son intervention, Mme Zoubida Assoul, présidente du réseau algérien des femmes juristes arabes, a parlé de l'évolution des droits de l'homme dans le temps en commençant par le 6e siècle où furent institués les droits les plus humains, ensuite le code de Hamou Rabi et, en 1948, la déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH). "La DUDH fait obligation aux états d'inscrire ces droits dans leur constitution", a déclaré Mme Assoul, et d'ajouter qu'"inscrire ces droits dans les textes c'est positif mais il faut une application de ces textes".De son côté, M. Rachid Ouali, avocat et ancien membre du conseil de l'ordre, a parlé de la situation des droits de l'homme en Algérie qui, selon lui, est en grave régression et ce malgré le fait que l'Algérie soit le premier pays arabe qui a créé un observatoire des droits de l'homme. Il a également évoqué le problème du kidnapping des enfants qui prend des proportions dangereuses dans notre pays "le crime de kidnapping est inhumain" indique l'avocat.Concernant la liberté de la presse, M. Ouali a dit qu'elle est en dégradation du fait qu'il y a des journalistes qui sont condamnés à cause de leurs écrits."Nous étions une terre de tolérance", affirme le juriste à propos de la liberté de croyance, s'indignant du fait que Habiba Kouider, jeune fille de Tiaret, s'étant convertie au christianisme, ait été condamnée à trois ans de prison pour pratique d'un culte non musulman sans autorisation. "Qui doit délivrer cette autorisation ? ", s'interroge-t-il. Pour ce qui est de la peine de mort et son abolition, M. Ouali a insisté sur le respect de la personne humaine. "On ne peut pas ôter la vie à quelqu'un", précise-t-il. M. Smain Chamma, avocat et secrétaire général de la Ligue algérienne de la défense des droits de l'homme (LADDH) est, quant à lui, revenu sur l'affaire Habiba Kouider estimant qu'"on ne peut pas tolérer qu'une citoyenne soit condamnée comme ça". Il a également insisté sur la nécessité de faire connaître les droits aux Algériens "il faut que les Algériens connaissent leurs droits", a-t-il conclu.